En marge du Forum de Munich sur la sécurité, le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a eu un échange bilatéral avec son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier. Cette rencontre a été l’occasion d’aborder les questions de coopération et de soutien face à la crise sécuritaire qui secoue l’est du Congo. Lors de cet entretien, le président Steinmeier a assuré qu’il demanderait au gouvernement fédéral allemand d’intervenir pour apporter une aide humanitaire aux populations sinistrées victimes du conflit en RDC.
« Le Président Steinmeier s’est engagé à demander au gouvernement fédéral allemand d’intervenir dans le cadre de l’aide humanitaire aux populations sinistrées victimes de la guerre », a indiqué un communiqué du service de presse de la Présidence congolaise. Face à l’urgence humanitaire provoquée par les violences du M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, cet engagement marque un pas important dans la solidarité internationale en faveur des populations congolaises déplacées par les combats.
Au-delà de l’aide humanitaire, Félix Tshisekedi a insisté sur la nécessité de maintenir la pression économique sur Kigali, accusé de soutenir les rebelles du M23/AFC qui occupent illégalement plusieurs territoires congolais. L’Allemagne fait partie des rares États européens à avoir pris une position ferme contre le Rwanda. Berlin avait déjà suspendu toute discussion sur les aides à destination de Kigali en raison de son ingérence dans l’est de la RDC.
Le 12 février 2025, lors d’une rencontre à Kinshasa avec le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, l’ambassadeur d’Allemagne en RDC, Ingo Herbert, a affirmé que son pays ferait pression sur l’Union européenne pour qu’elle adopte des sanctions économiques contre le Rwanda. « L’Allemagne va peser de tout son poids pour que l’Union européenne adopte des sanctions contre le Rwanda, ainsi que contre tout minerai en provenance du Rwanda », a déclaré l’ambassadeur.
Avec cet engagement allemand, Kinshasa espère voir Bruxelles durcir sa position face à Kigali, notamment en bloquant les importations de minerais issus des zones de conflit. Cette pression diplomatique pourrait affecter l’économie rwandaise et freiner son soutien présumé aux groupes armés opérant en RDC.
Emille Kayomba