L’insécurité dans l’est de la République Démocratique du Congo atteint des niveaux alarmants. À Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, sous occupation illégale du M23/AFC avec le soutien direct du régime de Kigali, des actes de violence assimilables à des règlements de comptes sont signalés.
Selon des sources officielles de Kinshasa, les combattants du M23, appuyés par les forces armées rwandaises, ont incendié la résidence du Professeur Jean-Paul Segihobe, un avocat hutu reconnu pour son engagement en faveur de la cause congolaise.
Cet acte ne vise pas seulement un pilier de la justice congolaise, mais aussi un notable de la communauté Hutu, qui se trouve doublement ciblé pour ses prises de position fermes et son appartenance ethnique. La communauté internationale est appelée à réagir face à cette escalade de violences.
Le Professeur Segihobe, connu pour ses critiques acerbes contre l’avancée du M23, dénonçait depuis longtemps ce groupe armé comme étant « l’arbre qui cache la forêt« . En avril 2022, dans une lettre ouverte adressée à Sama Lukonde, alors Premier ministre, il alertait sur la menace que représente cette rébellion, alors positionnée à Chanzu et Runyoni, aux abords du Parc national des Virunga, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda, dans le territoire de Rutshuru.
À Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu), les forces rwandaises et le M23/AFC sont accusés de nombreuses exactions : violences, intimidations, tortures et pillages. Leur présence et leurs actions arbitraires entraînent des déplacements massifs de populations et aggravent la crise humanitaire déjà critique dans la région.
Emille Kayomba