Lors de l’ouverture de la 58e session ordinaire du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, ce lundi 24 février 2025 à Genève, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Face à l’intensification des combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, il a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat et à la reprise du dialogue.
Dans son discours, António Guterres a dénoncé les atrocités et violations des droits humains commises dans le conflit, avertissant du risque d’une escalade régionale. « En République Démocratique du Congo, nous sommes témoins d’un tourbillon mortel de violences et d’atroces violations des droits humains, amplifiées par la récente offensive du M23 soutenu par les forces de défense rwandaises. Plus les villes tombent, plus le risque d’une guerre régionale augmente. Il est temps de faire taire les armes, l’heure est à la diplomatie et au dialogue », a-t-il déclaré.
Le Secrétaire général a souligné l’importance d’appliquer les résolutions du sommet conjoint des chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), tenu récemment en Tanzanie. « Le sommet a ouvert la voie en renouvelant l’appel à un cessez-le-feu immédiat. La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées. Le peuple congolais mérite la paix », a-t-il ajouté.
Malgré les appels au cessez-le-feu, le M23 continue d’étendre son contrôle sur plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, aggravant la crise humanitaire. Goma et Bukavu, les chefs-lieux de ces provinces, sont sous menace directe. La réunion des chefs d’état-major des armées de la SADC et de l’EAC, prévue ce lundi à Dar-es-Salaam, pourrait être déterminante pour une éventuelle réponse militaire conjointe. Le Conseil de sécurité des Nations Unies, dans une résolution adoptée à l’unanimité la semaine dernière, a fermement condamné l’offensive du M23 et exigé son retrait immédiat des zones occupées.
Adoptée sous la référence 2773 (2025) et portée par la France, cette résolution exige :
Le retrait immédiat du M23 de Goma, Bukavu et de toutes les zones sous son contrôle ; Le démantèlement des administrations parallèles mises en place par la rébellion ; La cessation du soutien de l’armée rwandaise au M23 et son retrait sans conditions du territoire congolais.
Le Conseil a également appelé la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) à collaborer étroitement avec l’EAC, la SADC et l’Union africaine pour garantir l’application du cessez-le-feu. Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, composé de 47 États membres, joue un rôle clé dans la promotion et la protection des droits humains. Dans ce contexte, António Guterres a exhorté la communauté internationale à intensifier ses efforts pour mettre fin aux hostilités et éviter une crise régionale aux conséquences incalculables.
Alors que les combats s’intensifient et que les appels au dialogue peinent à se concrétiser, l’avenir de l’Est de la RDC reste incertain. Le sommet de Dar-es-Salaam pourrait être un tournant décisif pour une solution diplomatique ou, à défaut, pour une réponse militaire coordonnée des forces régionales.
Junior Kulele