Les questions de l’arrestation de l’opposant congolais Seth Kikuni par les services de l’État et du meurtre d’un membre du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDÉ) ont fait l’objet d’une tribune signée par un groupe d’acteurs sociopolitiques de la République Démocratique du Congo. Dans ce document, Martin Fayulu, Olivier Kamitatu, Claudel Lubaya et certains autres membres des organisations de la société civile ont dénoncé ces faits, les qualifiant de pratiques ignobles révélant un mépris « total du régime de Tshisekedi pour les droits humains et les principes démocratiques ».
Concernant l’arrestation de S. Kikuni, les signataires de cette tribune exigent sa libération immédiate. « Nous dénonçons avec une vigueur absolue l’arrestation et la détention secrète de l’opposant Seth Kikuni. Nous nous élevons avec force contre la privation de ses droits les plus fondamentaux, tels que le droit à la visite de sa famille et à celle de ses avocats. Nous exigeons sa libération immédiate et inconditionnelle ainsi que la fin de toutes les formes de répression politique visant les opposants, les résistants, les activistes de la société civile, les médias, et le peuple congolais dans son ensemble », peut-on lire dans ce document.
En date du 10 septembre 2024, un incident qui a heurté les sensibilités, surtout dans la classe politique congolaise, est survenu, relatif au meurtre de Gires Manzanza, membre de l’ECIDÉ, tué par un policier qui a ouvert le feu sur lui devant le siège de ce parti. Les auteurs de cette tribune exigent justice pour les responsables. « Nous condamnons fermement les meurtres répétés d’opposants et de résistants, en particulier l’assassinat du résistant Gires Manzanza par la police congolaise le 10 septembre 2024 au siège de l’ECIDÉ à 3 heures du matin. Nous exigeons une justice rigoureuse et implacable pour les responsables de cet acte odieux. »
Les organisations non gouvernementales en activité en RDC ont également été appelées à jouer leur rôle avec impartialité. Les signataires de cette tribune ont rappelé aux partenaires de la RDC, à savoir la SADC, l’UA, l’UE, et les États-Unis, que les principes démocratiques doivent être universels et que « leur inaction les rendrait complices de la souffrance des Congolais et des violations des droits humains perpétrées par le régime de Tshisekedi ».
Émile Kayomba