« Moi j’ai un principe, c’est celui de la séparation du pouvoir. Je ne me mêle pas de ce qui se passe avec la justice, » a déclaré le président Félix Tshisekedi répondant à une question d’un journaliste ce mardi 19 septembre 2023 sur l’arrestation du journaliste Stanis Bujakera. C’était dans le cadre d’un dîner de presse à New-York où il est en mission en marge de la 78e Assemblée Générale de l’ONU. La question ne concernait non seulement le journaliste, mais aussi le proche collaborateur de Moïse Katumbi Salomon Idi Kalonda en détention depuis Mai 2023.

« Comme le dit la constitution, je suis le magistrat suprême. Sans juger bien sûr, je peux m’enquérir de certaines situations, et donc je dirais que dans les deux cas, tout ce que je fais, et ce à quoi je veuille, ce que le droit de ces individus soient garantis et respectés, » dit le chef de l’Etat congolais, qui renchérit en ce termes sur le Journaliste Bujakera : « D’autant plus que pour le journaliste Bujakera qui est un jeune homme que j’aime bien, pour la petite histoire, il a couvert notre campagne, il était de tous les combats avec nous, j’ai de la sympathie pour ce jeune homme, je regrette ce qui lui arrive mais je ne peux pas faire entrave à la justice et ne pas permettre à celle-ci de faire la lumière. »
Le président Tshisekedi a choisi, devant la presse, de démontrer la gravité de l’affaire à laquelle ce professionnel des médias est impliqué. « D’autant plus qu’on parle de mort d’homme là. Rappelez-vous, Chérubin Okende, ancien ministre, qui a été mon collaborateur pendant longtemps, très apprécié d’ailleurs par moi, et mort dans des circonstances suspectes qui jusqu’à aujourd’hui sont encore à élucider. Malgré tout ça on prend le risque de désorienter l’enquête et l’opinion. » laisse-t-il entendre.

Stanis Bujakera est journaliste, correspondant à Jeune Afrique et Directeur de publication à actualité.cd. Il a été arrêté le 08 septembre dernier à l’aéroport international de Ndjili, alors qu’il se rendait à Lubumbashi. Il lui est reproché entre autre de diffusion de fausses informations, à cause d’un article de Jeune Afrique concernant la mort tragique de l’ancien ministre des transports Chérubin Okende, mettant en cause les renseignements militaires. Depuis, les réactions fusent de partout. Mais le journaltiste reste en détention malgré les pressions des ambassades, des acteurs politiques, mais aussi des organisations professionnelles des journalistes. Ce mercredi, un sit-in des journalistes congolais a eu lieu au ministère de la Justice pour exiger la libération de ce journaliste congolais.
Emille Kayomba