’’Coup de poing’’, c’est la nouvelle opération lancée par le Gouverneur de la ville province de Kinshasa pour redorer l’image de la capitale. Elle consiste principalement à débarrasser la ville de ses millions de tonnes d’immondices qui la polluent et la rendent sale. Daniel Bumba qui a fait appel à des privés spécialistes dans cet exercice, compte par ailleurs créer au moins 6 milles emplois directs et indirects.

Kinshasa s’apprête à accueillir ses premières pluies dans une urbanisation désintégrée. L’environnement est pollué avec les déchets et des travaux publics en cours, lancés pendant la saison sèche. Après l’échec de Kin Bopeto de triste mémoire, les habitants de la capitale redoutent des inondations devenues récurrentes, principalement les riverains des grandes artères et des rivières qui traversent les quartiers populaires de la mégalopole.
Quelle est l’état-de-lieu environnemental de la ville de Kinshasa ? Quelles sont les chances pour que l’opération ‘’Coup de poing’’ réussisse ? Quels sont les ouvrages construits dans le cadre justement d’éviter à la capitale comme dans le passé, les drames de pluies ? Qu’est-ce qui manque à Kinshasa pour être classée parmi les villes durables et futuristes ?
Kinshasa est une agglomération qui avoisine les 15 millions d’habitants concentrés entre les communes de Maluku à l’Est et Mont-Ngafula au Sud-Ouest et Gombe au Nord. La capitale est serpentée par le majestueux fleuve Congo, arrosée par les rivières Ndjili et Kalamu au Centre et aromatisée par les paisibles eaux de la rivière Nsele. Mais Kinshasa a le malheur d’être bâtie sur une plaine marécageuse et alluviale dont l’altitude varie entre 275 et 300 m, ce qui rend la ville vulnérable aux fortes précipitations. Ses quelques collines d’une altitude allant de 310 m à 370 m sont excentrées dans les municipalités de Mont-Ngafula, Ngaliema, les plateaux de kimwenza et de Binza.

Sur le plan environnemental, Kinshasa c’est une catastrophe écologique. Selon un rapport de 2018 de la Régie d’assainissement de Kinshasa, la capitale produit 90 000 tonnes d’ordures ménagères par jour, dont seulement 20.000 sont collectées au quotidien, faute de moyens. Avec ses sols de types tropicaux, développés sous l’action d’un climat chaud et humide, la surface est recouverte de plus ou moins 6 millions de tonnes de déchets non biodégradables, dont les plastiques, qui empêchent la pénétration rapide des eaux de pluie.
La capitale de la RDC c’est aussi des tonnes de bétons qui coulent dans les chantiers immobiliers qui se multiplient dans les quartiers commerciaux et résidentiels, réduisant de plus en plus des espaces de ruissellement des eaux. Le lien entre les inondations, la mauvaise gestion des déchets et l’urbanisation anarchique s’est consolidé avec l’absence des politiques publiques durables. Le programme Kin Bopeto que tout le monde attendait de tous les vœux n’a rien changé de l’image de la capitale et du rang qu’elle occupe, – classée l’une des dernières villes les plus sales d’Afrique.

Les chances pour réussir l’opération ‘’Coup de poing’’ sont à recherchées dans les échecs des campagnes passées de lutte contre l’insalubrité. Les immondices à Kinshasa ont une tête dure, à cause principalement de l’absence des politiques publiques efficaces, mais aussi du mauvais comportement de la population. S’il n’existe plus ou presque pas des décharges publiques, les Kinois se servent de la place publique pour déverser leurs poubelles en toute impunité.
Kinshasa est-il encore un habitat viable pour accueillir autant du monde ? Des spécialistes affirment que la capitale dans sa configuration actuelle, ne se range plus dans les critères d’une ville durable et futuriste. Loin d’être une collectivité viable, Kinshasa peine à devenir un milieu de vie qui répond aux besoins fondamentaux de ses résidents et de plus loin à assurer leur santé et la qualité de vie. Auparavant cité urbaine, Kinshasa se résume aujourd’hui en un ensemble de problèmes fort caractéristiques, à savoir : le chômage de masse, l’insalubrité chronique, le logement précaire, l’insécurité et le transport pénible. Espérons qu’avec le nouveau gouvernement piloté par Daniel BUMBA, Kinshasa, comme les autres villes de nos provinces connaissent des profondes réformes.
La rédaction de b-onetv.cd