Lors d’une intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU le mercredi 19 février 2025, Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), a exprimé son soutien aux résolutions du sommet conjoint de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) concernant la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Elle a appelé à la convocation urgente des chefs des forces de défense pour mettre en œuvre un cessez-le-feu face à la progression rapide de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Mme Keita a insisté sur l’importance de rétablir les services publics essentiels, de rouvrir immédiatement l’aéroport de Goma et les principales voies de ravitaillement, y compris sur le lac Kivu, afin de soulager la souffrance de la population. Elle a également encouragé les chefs d’état-major des pays de l’EAC et de la SADC à se réunir sans délai pour définir les modalités de mise en œuvre du cessez-le-feu et des mesures urgentes prévues dans le communiqué du sommet.
Le sommet conjoint de la SADC et de l’EAC, tenu les 7 et 8 février 2025 à Dar es Salaam, en Tanzanie, a réaffirmé l’appel à une cessation immédiate des hostilités et à un cessez-le-feu. Les dirigeants ont insisté sur la reprise des négociations directes et du dialogue avec toutes les parties, y compris le M23, dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi. Ils ont également demandé la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et le retrait des troupes rwandaises du sol congolais.
Malgré ces appels, la rébellion du M23 continue de progresser dans la province du Sud-Kivu, aggravant la crise sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC. Parallèlement aux initiatives régionales, les églises catholique et protestante poursuivent des consultations dans le cadre de leur projet de plan de sortie de crise, bien que cette initiative ne soit pas appréciée par le gouvernement, qui privilégie les processus de Luanda et de Nairobi, actuellement au point mort.
La situation reste critique, avec des affrontements persistants entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23, entraînant des déplacements massifs de populations et une détérioration des conditions humanitaires dans la région.
La rédaction de b-onetv.cd