Après l’incursion armée qui a perturbé l’ordre dans la capitale du Sud-Kivu, Bukavu, les différentes couches sociales de cette ville commencent à se poser certaines questions. La première, concerne la fiabilité des services généraux de renseignements, lesquels n’ont apparemment rien vu de la trame qui se préparait contre cette ville. La seconde, porte sur la similitude sécuritaire des deux villes.
L’opinion se rappellera qu’en 2008, la Conférence pour la Paix, concernait les deux provinces : le nord-KIVU et le Sud-Kivu. Il en était de même, en ce qui concerne le Programme Amani, en tant que programme de suivi de la Conférence de Goma, ainsi que de ses multiples sous-programmes, dont l’objectif principal visait l’obtention de la paix dans ces deux provinces, et à terme, leur développement. Pourquoi, aujourd’hui, décrété un état de siège au Nord-Kivu et en Ituri, en laissant le Sud-Kivu en feu ?
Dans le fond, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu sont une, et même province, séparée par le Lac Kivu, mais dont les deux chefs-lieux de province sont aussi reliés par une longue route de 200 km. La prise de Bukavu par Laurent Nkunda, s’était opérée avec succès par la jonction d’une colonne conduite depuis Goma par Nkunda, pour faire jonction avec Jules Mutebusi à Bukavu. Preuve que des connections existent entre les groupes armés des deux Kivus , particulièrement ceux apparentés aux tutsis.
Voilà pourquoi la grande question qui se pose au niveau de la société du Sud-Kivu, qui veut comprendre pourquoi on décrète un état de siège au Nord-Kivu et pas au Sud-Kivu.
Le temps pourrait sans doute pouvoir donner une réponse à cette question.
Pascal Hamici