La situation humanitaire à Bukavu, occupée depuis plusieurs semaines par les rebelles du M23/AFC, devient de plus en plus alarmante. Selon le vice-gouverneur du Sud-Kivu, Jean-Jacques Elakano, plus de 1 000 personnes ont déjà perdu la vie depuis l’occupation de la ville par les rebelles soutenus par le Rwanda.
« Nous assistons à une véritable catastrophe humanitaire. Les populations sont victimes d’exactions et de violences, et plus de mille civils ont déjà perdu la vie depuis l’arrivée des rebelles », a alerté Jean-Jacques She Okitundu, dénonçant l’indifférence de la communauté internationale face aux atrocités commises par l’AFC/M23.
Le vice-gouverneur a également mis en lumière une situation économique étouffante pour la population locale. « Des taxes illégales sont instaurées dans plusieurs coins du Sud-Kivu. Les populations n’ont plus de liberté économique, chaque mouvement est taxé », a-t-il dénoncé. L’occupation a conduit à la mainmise des forces rebelles sur le système douanier : « Aujourd’hui, les commerçants sont contraints de payer des taxes aux douanes rwandaises pour faire transiter leurs marchandises. C’est une situation inacceptable, la vie est devenue intenable pour nos populations », s’est-il indigné.
Outre la répression et les violations des droits humains, la prise de contrôle de Bukavu par l’AFC/M23 affecte lourdement l’économie locale. Des impôts illégaux sont imposés aux commerçants, rendant l’accès aux biens de première nécessité encore plus difficile pour la population.« Ce sont des gens sans foi ni loi qui pillent les richesses du Sud-Kivu sous le regard passif de certains pays voisins. Pire encore, les taxes sont collectées par les douanes rwandaises sur notre propre territoire. La vie est intenable pour les habitants », s’indigne le vice-gouverneur.
En plus des difficultés économiques, les exactions des rebelles ont déjà fait plus de 1 000 victimes, selon les chiffres avancés par Jean-Jacques She Okitundu. « Chaque jour qui passe, nous enregistrons des exécutions, des disparitions et des actes de violence. La population vit sous un traumatisme permanent » a-t-il ajouté.
Face à l’aggravation de la situation, les autorités de la RDC appellent la communauté internationale à agir rapidement pour éviter un drame humanitaire encore plus lourd. Cependant, malgré les alertes et les résolutions internationales, l’AFC/M23 continue d’étendre son emprise sur le Sud-Kivu, exacerbant la détresse des populations locales.
Junior Kulele