Ça fait exactement une année, ce 13 juin, depuis que la cité de Bunagana dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu est entrée entre les mains du M23 soutenu par le Rwanda. En revanche, la présence de ce groupe armé et la force de défense rwandaise, sur le territoire congolais, a été remarqué bien avant, à en croire les expert de l’ONU qui parlent dans leur rapport de la fin de l’année 2021. Ainsi, toutes les tentatives entreprises par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour récupérer cette cité frontalière se sont avérées improductives. Une situation qui a bouleversé même la situation socio-économique de la province du Nord-Kivu, pendant qu’elle est, ensemble avec la province voisine de l’Ituri, sous état de siège depuis mai 2021.
Actuellement, c’est ce groupe armé qui fait la loi dans une bonne partie de Rutshuru, faisant payer même des taxes à ceux des congolais qui n’ont pas pu se déplacer comme bien d’autres qui se trouvent dans le camps de déplacés à Goma et dans d’autres coins notamment à Kanyarutshinya. Les chiffres restent effroyables, allant jusqu’à 1millions de déplacés, et plus de 2000 ménages qui vivent sans assistance. Au delà de Bunagana dans le territoire de Rutshuru, la Coalition M23/RDF se trouve également dans 2 autres territoires à savoir Masisi et Nyirangongo, où elle occupe plusieurs localités.
Kinshasa, conscient des manœuvres rwandaises, avait pris des décisions importantes contre Kigali, notamment la suspension de tous les accords signés, surtout ceux économiques de juin 2021, mais aussi l’arrêt des activités de la compagnie RwandAir sur le sol congolais. Le gouvernement congolais, mise plus sur le front diplomatique que militaire, d’où les différentes résolutions des conclaves et sommets de la région Est-africaine et de la CIRCL, donnant des ultimatums au M23 pour la cessation des hostilités, retrait des zones occupées et le désarment ainsi que le cantonnement mais sans succès.
Des résolutions qui ont aussi abouti au déploiement des Forces de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, devant traquer tout groupe armé qui ne sera pas aligné au processus politique de Nairobi. Le M23 s’est illustré en mauvais élève, foulant au point toutes les recommandations de la communauté internationale. Malheureusement, l’action de cette force s’est avérée inefficace, jugée mitigée aussi bien par la population que par les autorités de Kinshasa. En réaction les militaires des Etats de la SADC sont attendus, bien que la force de l’EAC ait obtenu une prolongation jusqu’au mois de septembre.
Sur terrain actuellement, il s’observe un calme précaire, il ne se signale plus des hostilités. Mais le M23 est toujours présent dans plusieurs localités de la province du Nord-Kivu. Plusieurs observateurs appellent à faire monter les FARDC en puissance, pour que la République démocratique du Congo soit à même de se défendre comme en État souverain.
Emille Kayomba