Conformément aux résolutions des assises de Nairobi avec les 5 Chefs d’Etat de la Sous-région d’Afrique de l’Est, la République démocratique du Congo (RDC) est en consultation avec les groupes armés à la base de l’insécurité à l’Est. Même si certains groupes armés dans la Province du Sud-Kivu consultés par l’équipe de la présidence à Nairobi se sont dits favorables au processus de Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS), le doute continue à planer dans le chef de quelques congolais.
C’est le cas de Ben Nyamabo, cet expert en matière de questions sécuritaires, qui a des doutes non seulement de la sincérité de ces groupes armés mais aussi des méthodes de l’actuelle régime en place. « En RDC nous avons vu pendant le début du quinquennat du Président de la République, un meeting aérien, avec l’Angola, vous nous montrez que vous pouvez faire quelque chose de bien, que le M23 peuvent être chassés démain matin, et où en est-on ?» s’interroge-t-il.
Pour lui, Il ne pense pas que ces « rebelles là iront à Nairobi pour se plier. Constat, en tout cas ce que je peux dire, c’est que je suis sûr que ces consultations accoucheront d’une jolie sourie.» à lui d’ajouter que « Nous n’avons qu’à espérer, il existe le mécanisme de suivi depuis belle lurette. Ce programme là (P-DDRCS), bien que nouveau, je crois simplement que nous n’avons que l’espérance, mais dire que cela aboutira à quelque chose de très très gros, ça je ne crois pas.» a indiqué Ben Nyamabo.
Il a rajouté qu’avec les méthodes actuelles, « le laxisme que nous vivons actuellement« , « ça sera difficile pour ces gens de respecter leurs paroles face au pouvoir de Kinshasa, c’est ça en fait notre crainte. Lorsqu’on ne sait pas respecter sa propre parole, il sera difficile que les autres puissent respecter les accords, ce sont des rebelles, il sera difficile d’appliquer les mêmes méthodes avec le Président Kabila à l’époque, qui a appelé les belligérants, leurs a donné la parole, et a partagé le pouvoir. Est ce le pouvoir actuel de Kinshasa est prêt à faire ces genres des choses?, on ne sait pas, on continue à espérer… »
Pour cet expert en matière de sécurité, la RDC doit aller dans la logique de rapport de forces avec ses voisins soupçonnés d’alimenter la guerre à l’Est de son territoire. « Le Rwanda nous a causé préjudice pendant autant d’années, vous savez, aujourd’hui dire que le Président Kagame est notre ami c’est cracher sur la République. C’est cracher sur tous les morts. Il y a un langage qu’on a pas appliqué avec eux, de rentrer chez eux, leur faire la guerre leur faire comprendre que nous aussi nous avons droit à une certaine dignité. » a-t-il dit.
Signalons que les groupes armés du Sud-Kivu qui se sont déclarés favorables au processus de paix sont entre autres M23 roniga, UCL Kijangala, Raïa Mutomboki, Twerwanero makanika, Twerwanero Android, Ngumino coalition FPDC et UPSP.
Pour ceux qui ne choisiront pas la voie de ce programme de désarmement et démobilisation des autorités de la RDC, il est prévu l’application de la force.
Émille Kayomba