Pas plus tard que ce 15 août 2022, le secteur opérationnel Sud-Kivu Sokola 2 avait confirmé officiellement l’entrée d’un contingent des forces armées du Burundi dans cette province se trouvant dans l’Est de la République démocratique du Congo dans le cadre du déploiement de la force de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est. Selon les FARDC, ce contingent est dans le pays pour traquer les groupes armés locaux et étrangers.
Bien qu’elles seront sous le commandement des FARDC, le prix Nobel de la paix 2018 Denis Mukwege est vent debout contre ce qu’il désigne par externalisation de la sécurité nationale par les mêmes Etats qui déstabilisent la RDC. « Le déploiement du contingent de l’EAC démontre l’échec de la diplomatie . Une humiliation de plus pour notre Nation, » a-t-il dit, avant d’appeler à mettre fin à « l’externalisation de la sécurité par des Etats déstabilisateurs et oeuvrons à la réforme de notre armée pour la rendre professionnelle et opérationnelle, » a déclaré celui qui est aussi connu dans le monde comme réparateur des femmes.
Dans la même lancée, dans sa déclaration rendue publique le 06 Août 2022, Denis Mukwege a appelé le gouvernement congolais à réformer urgemment « le secteur de la sécurité, seule solution durable à la sécurisation et à la pacification. Nous ne pouvons compter éternellement sur l’assistance de l’ONU ni une politique d’externalisation de notre sécurité nationale par des Etats tiers » avait-il dit ce document.
Cette crainte est aussi exprimée par plusieurs acteurs sociaux et politiques, qui prennent pour exemple le déploiement des forces armées de l’Ouganda dont les résultats sur terrain sont discutables.
Emille Kayomba