La communauté internationale continuera-t-elle d’observer passivement l’avancée du M23, ou agira-t-elle enfin pour rétablir la paix dans l’Est de la RDC ? Alors que la situation sécuritaire et humanitaire à Goma se détériore de jour en jour, la République Démocratique du Congo (RDC) accentue son offensive diplomatique au sein du Conseil de sécurité des Nations-Unies. La ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a exigé des sanctions fermes contre le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles du M23 dans leur avancée militaire contre les Forces armées congolaises (FARDC).
Face à cette nouvelle escalade de la violence, le Conseil de sécurité est à la croisée des chemins. Faut-il maintenir une approche diplomatique, en espérant que les pressions suffisent à faire reculer Kigali ? Ou doit-on enfin adopter des sanctions directes contre les responsables de cette crise, afin d’empêcher une déstabilisation régionale plus large ?
La RDC met en garde contre une extension du conflit à toute la région si aucune action concrète n’est entreprise rapidement. Kinshasa ne se contente plus de simples condamnations diplomatiques. Le gouvernement congolais exige du Conseil de sécurité des mesures fortes et immédiates.
La ministre Thérèse Kayikwamba a mis en garde contre l’inaction du Conseil : « Si ce Conseil ne sanctionne pas, l’histoire retiendra son impuissance et son indifférence face à cette crise. Laisser cette situation s’enliser, sous prétexte qu’elle serait un problème africain nécessitant une solution africaine, revient à trahir l’esprit de solidarité internationale. »
Face à l’ampleur de la crise, plusieurs puissances mondiales ont réagi. La France a dénoncé l’agression contre Goma et rappelé les précédents conflits qui ont ravagé l’Est de la RDC. Paris appelle également au respect du processus de Luanda, qui exige le retrait des troupes rwandaises et la neutralisation des groupes armés.
D’autres grandes puissances ont également pris position. Les États-Unis exigent une désescalade immédiate et encouragent le dialogue direct entre Kinshasa et Kigali. Le Royaume-Uni met l’accent sur l’urgence humanitaire et appelle à faciliter l’accès des ONG. La Russie affirme vouloir utiliser ses leviers diplomatiques pour stabiliser la région. La Chine réitère son soutien à l’intégrité territoriale de la RDC et demande à Kigali de retirer ses troupes.
Si certaines voix appellent à une réforme du mandat de la MONUSCO, d’autres estiment que l’ONU doit renforcer ses actions militaires pour protéger les populations. L’Afrique du Sud propose un renforcement du contingent de la MONUSCO, afin qu’il puisse jouer un rôle plus actif dans la protection des civils et le maintien de la stabilité. Le Sierra Leone, de son côté, a rendu hommage aux casques bleus tués lors des attaques du M23 et demande une désescalade immédiate.
Alors que les tractations diplomatiques se poursuivent à l’ONU, la RDC ne compte pas rester passive. L’armée congolaise, sous le commandement du général-major Somo Kakule Evariste, prépare une contre-offensive pour reprendre Goma et repousser les rebelles. « Nos forces sont prêtes à défendre l’intégrité territoriale de la RDC. Nous n’attendrons pas que la communauté internationale décide à notre place », a déclaré un porte-parole de l’armée congolaise.
Dans les prochains jours, le Conseil de sécurité devra prendre une décision qui marquera l’histoire. La crise en RDC pose un dilemme crucial pour la communauté internationale, se contentera-t-elle de simples condamnations diplomatiques ? Ou prendra-t-elle enfin des sanctions concrètes contre le Rwanda pour mettre fin à cette guerre ?
L’inaction pourrait non seulement affaiblir la crédibilité des Nations-Unies, mais aussi favoriser une escalade régionale incontrôlable. Le monde a déjà vu ce scénario se répéter dans l’Est de la RDC. Cette fois-ci, l’ONU ne peut plus détourner le regard.
La rédaction de b-onetv.cd