Dans une déclaration conjointe, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et un représentant de Joseph Kabila ont salué les récents accords signés entre le gouvernement congolais, la rébellion de l’AFC/M23, et les engagements pris entre Kinshasa et Kigali sous médiation américaine. S’ils reconnaissent une avancée significative, ces leaders de l’opposition estiment toutefois que ces initiatives ne suffisent pas à elles seules à garantir une paix durable.
Ils insistent sur le fait que les solutions durables doivent venir des Congolais eux-mêmes et appellent, en ce sens, à l’ouverture d’un dialogue national inclusif. « Un dialogue interne est indispensable pour identifier les causes profondes de la crise, tant internes qu’externes », déclarent-ils, tout en réaffirmant leur soutien à l’initiative conjointe CENCO-ECC, qu’ils qualifient de seule initiative véritablement congolaise à ce jour.
L’opposition exhorte les acteurs internationaux – notamment l’Union africaine, les facilitateurs de Doha et Washington – à appuyer cette démarche nationale, et à favoriser une coordination efficace entre les différentes initiatives, dans l’intérêt de la stabilité de la RDC et de la région des Grands Lacs.
Les signataires dénoncent par ailleurs les causes internes de la crise, telles que la mauvaise gouvernance, les violations des droits humains et les fraudes électorales, ainsi que les causes externes comme l’ingérence étrangère, l’exploitation illégale des ressources naturelles et la violation des frontières.
Ils saluent néanmoins la déclaration des principes de Washington (24 avril), notamment la reconnaissance du respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale, de la non-ingérence et de la non-agression. Ils appellent cependant à plus de transparence : « L’intégration économique régionale doit respecter la souveraineté de chaque État sur ses ressources. Nous exigeons la publication des accords et arrangements conclus. »
Cette sortie politique intervient alors qu’un projet d’accord de cessez-le-feu entre la RDC et le Rwanda doit être présenté le 2 mai à Washington. Une dynamique diplomatique en cours, soutenue par le Qatar, les États-Unis, la France, le Togo et l’Union africaine, vise à stabiliser la région. Le président togolais Faure Gnassingbé continue de jouer un rôle de médiateur.
La rédaction de b-onetv.cd