Alors que la situation sécuritaire et humanitaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de se détériorer, plusieurs réunions décisives sont programmées pour tenter de trouver des solutions durables à cette crise. Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU se tient ce mardi après-midi à New York, tandis que le Conseil Paix et Sécurité de l’Union africaine (UA) prévoit une session d’urgence à la mi-journée. De plus, une communication du président congolais Félix Tshisekedi est attendue, bien que le moment exact reste indéterminé.
La réunion du Conseil de sécurité intervient dans un contexte marqué par une montée des violences dans le Nord-Kivu et une crise humanitaire sans précédent à Goma. L’ONU, souvent critiquée pour l’inefficacité perçue de sa mission en RDC (MONUSCO), est sous pression pour proposer des mesures concrètes. Parmi les scénarios possibles, le renforcement du mandat de la MONUSCO pourrait être envisagé, avec un accent mis sur la protection des civils et la sécurisation des zones sensibles. Cependant, la réticence de certains États membres à s’engager davantage, notamment en termes de financement et de déploiement, pourrait limiter l’impact de ces décisions.
Si le Conseil de sécurité de l’ONU parvient à un consensus, cela pourrait déboucher sur une augmentation des moyens alloués à la MONUSCO ou sur une résolution renforçant son mandat. Cela offrirait une meilleure protection des civils et un soutien accru aux FARDC. Une autre piste consisterait à renforcer la coopération avec les forces armées congolaises (FARDC) en fournissant des équipements, des formations spécialisées et une assistance logistique. Néanmoins, cela nécessiterait une amélioration de la gouvernance et de la transparence au sein des institutions congolaises pour garantir l’efficacité des actions sur le terrain.
La session d’urgence du Conseil Paix et Sécurité de l’UA vise à mobiliser les États africains face à une crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs. L’UA pourrait jouer un rôle clé en soutenant les initiatives de médiation entre la RDC et ses voisins, notamment le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir le groupe armé M23. Des mesures concrètes, telles que l’envoi d’une force régionale renforcée ou une pression diplomatique accrue sur les parties impliquées, pourraient être discutées.
Cependant, les divisions au sein de l’UA, combinées à des priorités divergentes entre ses membres, risquent de freiner une réponse collective forte. Une meilleure coordination avec la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) sera essentielle pour éviter les duplications et maximiser l’impact des actions régionales.
Si l’UA et l’EAC coordonnent leurs efforts, cela pourrait conduire à des actions conjointes plus efficaces, comme le déploiement d’une force régionale élargie ou des initiatives de désarmement des groupes armés. Si les divergences entre les acteurs internationaux et régionaux persistent, les réponses resteront limitées, ce qui risque d’aggraver la situation sur le terrain. Une telle issue alimenterait le ressentiment des populations locales et renforcerait l’emprise des groupes armés. Une issue positive inclurait la sécurisation des corridors humanitaires, permettant la reprise de l’aide alimentaire et médicale pour les déplacés et les habitants de Goma.
La communication annoncée du président Tshisekedi sera scrutée par les populations congolaises et la communauté internationale. Elle devra non seulement apporter des réponses claires aux préoccupations sécuritaires, mais aussi offrir des perspectives d’espoir face à la détresse humanitaire à Goma. Le président pourrait réitérer ses appels à une implication accrue de l’ONU et des partenaires régionaux, tout en soulignant les efforts du gouvernement pour stabiliser la région. Cette déclaration pourrait également servir à clarifier les attentes de Kinshasa vis-à-vis de ses voisins, en particulier le Rwanda, et à réaffirmer la volonté du gouvernement congolais de poursuivre les réformes sécuritaires et institutionnelles nécessaires.
Les réunions prévues cette semaine offrent une opportunité cruciale pour changer le cours des événements dans l’est de la RDC. Cependant, leur succès dépendra de la volonté des acteurs internationaux et régionaux d’agir de manière concertée et rapide. Pour le président Félix Tshisekedi, ces discussions constituent également un moment clé pour renforcer son leadership et démontrer son engagement à restaurer la paix et la stabilité dans une région ravagée par des décennies de conflits. Une action décisive et coordonnée est plus que jamais nécessaire pour éviter une nouvelle catastrophe humanitaire et sécuritaire.
La rédaction de b-onetv.cd