La République démocratique du Congo (RDC) a salué la décision prise par les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) de maintenir la Guinée équatoriale à la tête de l’organisation, écartant ainsi le Rwanda de la présidence tournante en raison de son implication dans le conflit dans l’Est du Congo.
Réunie en session ordinaire ce samedi 7 juin à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC a, en effet, conditionné toute transmission de la présidence à la résolution du différend opposant Kigali à Kinshasa. Une décision qui a été perçue comme un signal fort de solidarité régionale envers la RDC, confrontée depuis des années à l’instabilité dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Dans sa déclaration finale, la CEEAC a exigé le retrait immédiat des troupes rwandaises du territoire congolais, dénonçant leur soutien avéré aux groupes armés M23 et Alliance Fleuve Congo (AFC), à l’origine de violences répétées contre les populations civiles.
Réagissant à cette décision, le ministre congolais de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, s’est félicité de la fermeté des dirigeants de la région. Dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), il a affirmé : « On ne peut pas continuellement et volontairement violer les principes qui fondent nos institutions régionales et prétendre vouloir les présider. »
Le porte-parole du gouvernement a également souligné que cette position sans précédent de la CEEAC devrait faire école. « Cette réaction inédite devrait inspirer d’autres organisations régionales à adopter une posture plus ferme face au Rwanda », a-t-il estimé.
Depuis le début de la crise, le Rwanda n’a cessé de rejeter les accusations d’agression formulées par la RDC, malgré des rapports accablants de l’ONU et d’organisations indépendantes confirmant son implication militaire dans l’Est congolais. Kinshasa, de son côté, dénonce une stratégie de communication mensongère de Kigali à l’international. « Le narratif mensonger et les actions souterraines de lobbying ne pourront jamais prendre le dessus sur la vérité et les horreurs de l’agression rwandaise », affirment les autorités congolaises.
Furieux d’avoir été écarté de la présidence tournante de la CEEAC, le Rwanda a annoncé son retrait pur et simple de l’organisation régionale, une décision qui pourrait accentuer l’isolement diplomatique de Kigali en Afrique centrale.
Emille Kayomba