La coalition rebelle M23/AFC traverse une grave crise financière, affectant lourdement sa gestion parallèle des territoires occupés, notamment dans des villes stratégiques comme Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu). C’est ce qu’a affirmé le Vice-premier ministre en charge de l’Économie, Mukoko Samba, lors d’un point de presse tenu ce lundi 14 avril 2025, aux côtés du ministre de la Communication, Patrick Muyaya.
Selon lui, malgré la réouverture de la CADECO — une institution publique de finance — à Goma, les difficultés économiques de la rébellion persistent. L’administration parallèle instaurée par le M23/AFC a totalement rompu les liens entre cette institution et la Banque Centrale du Congo, qui demeure l’unique autorité monétaire nationale et la garante de la régulation du système bancaire congolais, y compris celui de la microfinance.
Mukoko Samba a pointé du doigt l’illusion entretenue par le M23/AFC selon laquelle il suffirait de s’emparer d’un territoire pour en devenir les gouvernants. « Le message du gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République, est clair : la souveraineté monétaire n’est pas négociable », a-t-il déclaré avec fermeté.
Il a également révélé que la CADECO, placée sous contrôle rebelle à Goma, est aujourd’hui en situation de faillite structurelle, avec des fonds propres négatifs. Elle n’est plus intégrée à la chambre de compensation nationale, rendant tout projet économique alternatif caduc et voué à l’échec.
Malgré plusieurs tentatives de relance des services bancaires dans les zones occupées du Nord et du Sud-Kivu, aucune banque commerciale ne fonctionne normalement sous l’administration du M23/AFC. L’instabilité politico-sécuritaire y demeure un obstacle majeur.
Emille Kayomba