Le territoire de Kalehe, situé dans la province du Sud-Kivu, fait face à une situation critique marquée par l’arrivée massive de familles fuyant les combats dans la localité de Ngungu, dans le territoire voisin de Masisi, au Nord-Kivu. Ces déplacements sont consécutifs à l’intensification des affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, selon plusieurs sources locales.
Depuis le vendredi 17 janvier, des combats acharnés se poursuivent autour de Ngungu. Les FARDC ont réussi à déloger les rebelles de Kasake, une colline stratégique surplombant la localité, mais ces derniers continuent de résister dans la région. Les forces armées congolaises tentent de reprendre le contrôle de Ngungu, abandonné la semaine dernière, alors que le M23 s’accroche à ses positions.
Les violences ont contraint des centaines de familles à fuir les villages de Kamatare, Bihovu et Kabingo, situés à proximité de Ngungu. Ces déplacés se réfugient dans les villages de Shanje, Lumbishi et Numbi, dans le groupement de Buzi, territoire de Kalehe. La société civile de la région, par la voix de James Musanganya, président du cadre de concertation du groupement de Buzi, alerte sur une crise humanitaire imminente en raison de cet afflux massif de déplacés.
M. Musanganya redoute une détérioration rapide des conditions de vie dans ces localités, déjà vulnérables, et plaide pour une intervention urgente. « Nous avons besoin d’opérations de grande envergure pour contraindre les rebelles à quitter le territoire de Masisi. Si rien n’est fait, la situation risque de s’aggraver, surtout avec la pression sur les ressources locales », a-t-il déclaré.
La société civile souligne également que le M23 pourrait chercher à étendre son influence en direction des centres de négoce de minerais situés à Numbi et Lumbishi, dans le groupement de Buzi. Pour atteindre ces localités stratégiques, les rebelles pourraient emprunter des routes passant par les villages de Ngandjo, Mishebere, Kavumu et Luzirantaka, situés dans la province du Sud-Kivu.
Face à cette menace, des appels sont lancés à l’armée congolaise pour renforcer ses positions et sécuriser ces zones. Les populations locales, déjà en proie à une insécurité chronique, craignent une escalade du conflit et un déplacement encore plus massif des habitants. La situation appelle également une réponse humanitaire urgente. Les déplacés, en majorité des femmes et des enfants, manquent de tout : nourriture, abris, soins médicaux et eau potable. Les ONG locales et internationales sont sollicitées pour venir en aide à ces populations vulnérables.
Alors que la crise se prolonge, les autorités nationales et la communauté internationale sont appelées à intensifier leurs efforts pour rétablir la sécurité et protéger les civils pris au piège de ce conflit. L’avenir des territoires de Kalehe et Masisi dépendra de la capacité des FARDC à neutraliser le M23 et de la mise en place d’une assistance humanitaire efficace.
La rédaction de b-onetv.cd