Le ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, Roger Kamba, a présenté ce jeudi un état des lieux alarmant sur la situation humanitaire et sanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Lors d’une conférence de presse, il a révélé que la région traverse une crise sans précédent, conséquence des affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23.
Selon Roger Kamba, le conflit a causé des pertes humaines considérables. À ce jour, 4 260 blessés ont été recensés et 3 000 décès ont été enregistrés dans les structures de soins. De plus, 939 corps sans vie restent entreposés dans les morgues de Goma, faute de moyens pour leur prise en charge et leur inhumation rapide.
« Depuis le 21 janvier, plusieurs centaines de milliers de personnes ont fui les zones de combat, ce qui a entraîné une surcharge de malades et de blessés dans notre système de santé. Malheureusement, nous n’avons pas encore une vue complète de toutes les zones de santé touchées, notamment Nyiragongo, qui reste difficile d’accès. L’entrée des groupes armés du M23, accompagnés de troupes rwandaises, a conduit à des centaines de blessés supplémentaires. Le dernier chiffre que nous avons enregistré est de 4 260 blessés. Nous avons plus de 939 corps dans nos morgues, et nous avons déjà enterré plus de 458 corps en seulement cinq jours. Cela montre que le carnage dépasse largement les 3 000 décès dans la zone de Goma, » a déclaré le ministre.
Face à cet afflux massif de blessés et aux destructions causées par les combats, le système de santé de la région est au bord de l’effondrement. Les réserves en médicaments et équipements médicaux s’épuisent dangereusement. « À cause de la destruction de plusieurs centres de stockage, notamment ceux du CICR et d’autres partenaires, nos stocks de médicaments ne tiendront que quelques jours. Si nous ne parvenons pas à acheminer rapidement de nouveaux intrants, nous serons à court de moyens pour la prise en charge des blessés, » a alerté Roger Kamba.
Pour faire face à cette pénurie, le gouvernement congolais, en collaboration avec les agences onusiennes, a mis en place un plan d’urgence. Des discussions avec l’OMS, le CICR et OCHA ont abouti à une solution temporaire : les intrants médicaux seront acheminés vers Goma en passant par Nairobi (Kenya) et Kigali (Rwanda). « Avant-hier, nous avons enfin eu la garantie que ces organisations internationales peuvent maintenant acheminer les intrants jusqu’à Goma en utilisant ces corridors, » a précisé le ministre.
La plupart des blessés recensés ont été victimes de tirs de balles et d’éclats de bombes, nécessitant des soins urgents et des interventions chirurgicales. Avec la poursuite des hostilités et l’aggravation de la crise humanitaire, la RDC fait face à un défi sanitaire majeur qui requiert une réponse rapide et coordonnée, tant au niveau national qu’international.
Le gouvernement congolais appelle ainsi à un soutien accru de la communauté internationale pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus grave dans l’Est du pays.
La rédaction de b-onetv.cd