La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, a exhorté à la désignation rapide d’un médiateur de l’Union Africaine (UA) pour diriger les efforts de facilitation de la crise sécuritaire entre Kinshasa et Kigali. Cette déclaration intervient au lendemain du retrait du président angolais João Lourenço de son rôle de médiateur.
S’exprimant devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Bintou Keita a souligné l’urgence d’une nouvelle nomination pour garantir l’efficacité du processus de paix. « Je tiens à exprimer ma gratitude au président angolais et président en exercice de l’Union africaine, João Lourenço, pour ses efforts inlassables de médiation visant à rétablir le dialogue entre la RDC et le Rwanda. J’encourage la nomination rapide d’un médiateur de l’Union africaine pour diriger le groupe de facilitateurs désignés par le sommet conjoint des chefs d’État de la CAE et de la SADC« , a-t-elle déclaré.
Cette coordination entre la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) est essentielle pour consolider les acquis des processus de Luanda et de Nairobi. Quelques jours plus tôt, João Lourenço avait annoncé son retrait du processus de médiation, invoquant les accusations de soutien de l’Angola à la rébellion du M23/AFC. Cette décision a été officialisée par un communiqué de la présidence angolaise, qui a également précisé qu’un travail serait mené avec la Commission de l’UA pour désigner un nouvel État chargé de cette mission.
L’Angola se retire après plusieurs tentatives infructueuses d’organiser des rencontres entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Pendant ce temps, Doha est parvenu à réunir les deux dirigeants, mettant en lumière les difficultés de la médiation africaine.
Dans ce contexte, le sommet conjoint virtuel des chefs d’État et de gouvernement de l’EAC et de la SADC, tenu le 24 mars, a décidé d’élargir le nombre de facilitateurs du processus de paix de trois à cinq membres. L’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn Boshe a été remplacé, et une nouvelle composition a été adoptée : Uhuru Kenyatta (Kenya), Sahle-Work Zewde (Éthiopie), Catherine Samba-Panza (République centrafricaine), Olusegun Obasanjo (Nigeria), Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud). Cette réforme intègre une demande de Kinshasa visant à inclure des femmes dans le processus de médiation.
Le retrait de l’Angola et la réorganisation du panel des facilitateurs marquent un tournant dans la gestion de la crise entre la RDC et le Rwanda. La nomination d’un médiateur de l’UA pourrait jouer un rôle clé pour unifier les initiatives diplomatiques et espérer un retour au dialogue entre les parties en conflit.
La rédaction de b-onetv.cd