Le Président Félix-Antoine Tshisekedi s’est entretenu, le jeudi 27 février 2025, à la Cité de l’Union africaine, avec Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations unies en charge du maintien de la paix. Au cœur des discussions : la situation sécuritaire critique dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et les mesures urgentes pour la cessation des hostilités.
Selon un communiqué de la Présidence de la RDC, les échanges ont principalement porté sur les efforts à déployer pour mettre un terme aux combats et réactiver les démarches diplomatiques en vue d’une paix durable.
« Nous allons travailler sur la résolution 2773 du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité, qui contient des messages très importants : le respect de l’intégrité territoriale de la RDC, la nécessité de la cessation des hostilités et la mise en œuvre des engagements des processus de Luanda et de Nairobi », a déclaré Jean-Pierre Lacroix après son audience avec le Chef de l’État congolais.
L’attaque meurtrière survenue le 27 février à Bukavu, au Sud-Kivu, a également été évoquée. Pour Jean-Pierre Lacroix, cet attentat illustre l’urgence d’appliquer sans délai la résolution 2773 du Conseil de sécurité, qui exige le retrait immédiat du M23 des territoires congolais. « Tous doivent concourir et travailler dans la même direction pour que les hostilités cessent et que la diplomatie prenne le relais pour parvenir à une paix durable », a-t-il insisté.
Dans le cadre de sa mission à Kinshasa, Jean-Pierre Lacroix a également rencontré la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. Les discussions ont porté sur la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays en raison des offensives du M23, soutenu par le Rwanda.
Les deux responsables ont souligné la nécessité d’appliquer rapidement la résolution du Conseil de sécurité pour atténuer les souffrances des populations locales. « Cette résolution exprime un soutien clair à la MONUSCO et insiste sur la nécessité de lever toutes les entraves à l’accomplissement de son mandat, notamment dans les zones occupées par le M23 et les forces de défense rwandaises », a expliqué le diplomate onusien.
Dans ses déclarations, Jean-Pierre Lacroix a réaffirmé l’engagement de la MONUSCO à assurer l’application du cessez-le-feu et la cessation des hostilités dans l’Est de la RDC. « La MONUSCO est prête à jouer son rôle dans le suivi et la mise en œuvre du cessez-le-feu. La résolution du Conseil de sécurité fait référence à cette possibilité, et nous sommes prêts à adapter notre mission en conséquence », a-t-il assuré.
Le numéro 2 des Nations-Unies considère que la résolution 2773 constitue désormais la base sur laquelle la communauté internationale et les autorités congolaises doivent travailler pour rétablir la paix. « Nous disposons désormais d’une plateforme solide avec cette résolution du Conseil de sécurité. Il est impératif d’avancer et de la mettre en œuvre au plus vite », a martelé Jean-Pierre Lacroix.
Adoptée en janvier 2025, la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU appelle les rebelles du M23 à cesser immédiatement leur offensive et exige le retrait des forces rwandaises du territoire congolais. Le texte condamne fermement : La prise de Goma, capitale du Nord-Kivu, ainsi que son aéroport international, le 28 janvier ; L’occupation de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, le 14 février.
Le Conseil de sécurité demande au M23 de cesser immédiatement les hostilités, de quitter les zones occupées et de démanteler ses administrations illégitimes. Il encourage également les efforts diplomatiques régionaux menés par l’Union africaine (UA), la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Dans cette optique, l’ONU se dit prête à envisager un rôle accru de la MONUSCO pour veiller à l’application des engagements pris et au respect du cessez-le-feu.
Face à l’aggravation du conflit et à l’exacerbation de la crise humanitaire, l’application rapide et stricte de la résolution 2773 apparaît comme un test décisif pour la communauté internationale. L’ONU, la RDC et ses partenaires régionaux sont désormais à l’épreuve : parviendront-ils à imposer le respect de l’intégrité territoriale du pays et à garantir une paix durable ? Les prochains jours seront cruciaux pour la stabilité de la région.