Le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a décidé d’augmenter le nombre de facilitateurs impliqués dans la résolution de la crise sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Désormais, cinq personnalités assureront la médiation, contre trois précédemment.
L’annonce a été faite par le président kényan et président en exercice de l’EAC, William Ruto, qui a précisé que l’ancien Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn Boshe, a été écarté. À sa place, le sommet a ajouté trois nouvelles figures : Kgalema Motlanthe (ancien président de l’Afrique du Sud), Sahle-Work Zewde (présidente de l’Éthiopie), Catherine Samba-Panza (ancienne présidente de la République centrafricaine). Elles rejoignent ainsi les facilitateurs déjà en place : Uhuru Kenyatta (ancien président du Kenya), Olusegun Obasanjo (ancien président du Nigeria)
« Le sommet a décidé d’accélérer le processus de paix en nommant un groupe élargi de cinq facilitateurs. Il s’agit des anciens présidents Uhuru Kenyatta (Kenya), Olusegun Obasanjo (Nigeria), Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), Sahle-Work Zewde (Éthiopie) et Catherine Samba-Panza (République centrafricaine). La réunion a également adopté un rapport des ministres de l’EAC-SADC qui décrit les étapes vers un cessez-le-feu, une cessation des hostilités et la mise en place d’un secrétariat pour suivre la mise en œuvre », a annoncé William Ruto sur son compte X.
Cette décision intervient dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant, alors que les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, se poursuivent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Malgré les multiples initiatives diplomatiques entreprises ces derniers mois, la situation demeure critique. La nomination de ces nouveaux facilitateurs vise à renforcer et accélérer les efforts pour obtenir une cessation des hostilités et parvenir à un accord de paix durable.
Les nouvelles désignations s’inscrivent dans la fusion des processus de Luanda et de Nairobi, qui sont les principaux cadres diplomatiques pour la résolution de la crise. Sous la supervision des dirigeants régionaux, les facilitateurs auront pour mission de coordonner les efforts diplomatiques et sécuritaires en vue d’un cessez-le-feu effectif.
Selon ce communiqué officiel du sommet conjoint SADC-EAC, tenu le 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie, ces facilitateurs devront également superviser la mise en œuvre des engagements pris par les différentes parties en conflit. Le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la SADC et de l’EAC s’est tenu à la suite d’une réunion ministérielle conjointe, organisée le 17 mars dernier à Harare, au Zimbabwe. L’objectif était d’analyser et de délibérer sur les recommandations des ministres concernant la crise en RDC.
Avec cette nouvelle feuille de route, les dirigeants africains espèrent renforcer la coordination régionale et pousser les différentes parties prenantes à s’engager pleinement dans un processus de paix durable. Reste à voir si ces nouvelles initiatives permettront de désamorcer la crise et d’ouvrir la voie à une stabilisation durable de l’Est de la RDC.
Junior Kulele