Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) tiennent ce vendredi un sommet extraordinaire au Zimbabwe pour examiner la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC).
Cette réunion, présidée par le président zimbabwéen et actuel président en exercice de la SADC, Emmerson Mnangagwa, fait suite à celle du 28 janvier, où la Troïka de l’Organe de coopération politique, de défense et de sécurité de la SADC, dirigée par la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan, avait déjà évalué la situation. L’enjeu principal de cette rencontre serait l’avenir de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), déployée en décembre 2023 pour appuyer les Forces armées congolaises (FARDC) face à l’avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Malgré une prolongation de son mandat en novembre 2024, la mission de la SADC subit de lourdes pertes sur le terrain. La semaine dernière, neuf soldats sud-africains et trois malawites ont été tués lors d’une offensive du M23 vers Goma, tandis que trois autres militaires sud-africains ont perdu la vie lundi lors d’échanges de tirs à l’aéroport de la ville. Plusieurs autres soldats ont été blessés, rendant la situation encore plus critique.
En dépit du soutien logistique et opérationnel fourni par la MONUSCO, conformément à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en août 2024, la détérioration de la sécurité au Nord-Kivu se poursuit. Les rebelles ont enregistré des avancées notables dans plusieurs localités, rendant la mission encore plus complexe.
Face aux lourdes pertes et aux défis sur le terrain, l’avenir de la SAMIDRC est au cœur des discussions à Harare. Kinshasa aurait demandé un renforcement de la mission pour poursuivre les combats contre le M23 et son soutien rwandais. Cependant, cette option ne semble pas faire consensus parmi les États membres de la SADC.
D’après plusieurs sources diplomatiques, l’organisation régionale envisagerait plutôt un retrait progressif, à condition qu’il soit accompagné d’un cessez-le-feu effectif et de la reprise des négociations entre les parties impliquées. Toutefois, un départ précipité des troupes de la SADC pourrait affecter la crédibilité de l’organisation et compliquer de futures interventions militaires.
La question centrale reste donc la suivante : comment organiser une sortie ordonnée de la SAMIDRC sans créer un vide sécuritaire dans l’est de la RDC ? Le sommet de Harare est déterminant pour la suite de l’engagement de la SADC en RDC. Alors que les combats se poursuivent sporadiquement à Goma et dans d’autres zones du Nord-Kivu, une décision claire devra être prise sur la stratégie à adopter.
La rédaction de b-onetv.cd