L’Union africaine (UA) a annoncé, lundi, la possible tenue d’une réunion exceptionnelle de son Conseil de paix et de sécurité (CPS) au niveau des chefs d’État et de gouvernement en marge du Sommet de l’UA en février 2025. Cette session vise à examiner la situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC), marquée par une nouvelle escalade des violences dans l’est du pays.
Cette annonce fait suite à une réunion ministérielle d’urgence du CPS à Addis-Abeba, qui a exprimé une profonde préoccupation face aux récentes avancées du groupe rebelle M23, ayant pris le contrôle de Minova, Sake et de Goma. L’UA a fermement condamné ces offensives ainsi que l’implication présumée de soutiens étrangers, exigeant un retrait immédiat des forces rebelles et une reprise du dialogue dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi.
Au-delà des affrontements, le CPS de l’UA a mis en garde contre la détérioration rapide de la situation humanitaire, demandant un accès sécurisé et sans entrave à l’aide humanitaire pour les populations civiles. L’organisation panafricaine a réitéré son appel au respect du droit international humanitaire, soulignant les conséquences désastreuses des combats sur les populations locales.
La réunion de février doit permettre aux chefs d’État africains de renforcer la coordination des efforts pour une solution durable à la crise dans l’Est congolais. L’UA a insisté sur le fait qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit, appelant à un règlement politique.
Parallèlement, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) a plaidé, mardi, pour l’organisation immédiate d’un sommet quadripartite sur la situation en RDC. Cette rencontre regrouperait la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la CIRGL et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ainsi que la RDC et le Rwanda, sous l’égide de l’UA.
L’annonce a été faite par João Samuel Caholo, Secrétaire exécutif de la CIRGL, à l’issue de la 1257ᵉ réunion ministérielle d’urgence du CPS de l’UA. Cette session, présidée par S.E. Kacou Houadja Léon Adom (Côte d’Ivoire), a exprimé sa vive inquiétude face à l’aggravation des tensions et à l’escalade des violences.
Le CPS a rappelé que ces affrontements violent les principes fondamentaux de l’UA, notamment la non-ingérence dans les affaires internes des États membres et le respect de leur souveraineté. Il a noté que les combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23 se rapprochent dangereusement de zones critiques autour de Goma, en dépit des appels internationaux à un cessez-le-feu.
La CIRGL a réitéré son soutien au Processus de Luanda, conduit par João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de l’Angola et Champion de l’UA pour la paix et la réconciliation. Elle a exhorté à une reprise immédiate du dialogue entre Kinshasa et Kigali, afin d’éviter une détérioration supplémentaire de la situation sécuritaire et humanitaire.
Enfin, la CIRGL a appelé le Conseil de sécurité des Nations-Unies à adopter des mesures coercitives immédiates pour rétablir la paix en RDC. Elle a insisté sur la nécessité d’une solidarité internationale renforcée, qualifiant la crise actuelle de menace sans précédent pour la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
La tenue de la réunion du CPS de l’UA en février 2025 et le soutien des organisations régionales montrent que la communauté internationale prend conscience de l’urgence de la situation en RDC. Cependant, seule une action diplomatique rapide et concertée pourra éviter un embrasement encore plus dramatique de la région.
La rédaction de b-onetv.cd