Le Président de la République, Félix Tshisekedi, a appelé à la reprise des processus diplomatiques en suspens et à la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU pour mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Il a exprimé cette position ce jeudi 6 mars lors d’une réunion de la Troïka du Sommet de l’organe des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
« Le Chef de l’État a préconisé la relance des processus diplomatiques en vue de trouver une solution durable à la crise sécuritaire dans l’Est du pays et la mise en œuvre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il s’est dit engagé dans la recherche d’une paix durable et a réitéré sa confiance en la facilitation de son homologue angolais, João Manuel Lourenço, dans le cadre du Processus de Luanda », rapporte une dépêche de la Présidence congolaise.
Lors des discussions, les participants ont évalué la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, en mettant l’accent sur l’avenir de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), dans un contexte marqué par l’occupation de Goma et Bukavu par l’armée rwandaise et les rebelles du M23.
Deux processus diplomatiques ont été mis en place pour tenter de ramener la paix dans l’Est de la RDC :
Le Processus de Nairobi, lancé en 2022 par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), avait pour objectif d’engager tous les groupes armés dans un dialogue avec le gouvernement congolais. Cependant, le M23 a refusé d’y prendre part, exigeant un dialogue direct avec Kinshasa. De plus, la mission militaire régionale de l’EAC, déployée pour stabiliser la région, n’a pas satisfait les attentes du gouvernement congolais, qui espérait une mise en œuvre stricte des résolutions des chefs d’État et de gouvernement.
Le Processus de Luanda, sous l’égide de l’Union africaine, a mandaté le président angolais João Lourenço pour jouer un rôle de médiation. Ce processus a été suspendu après l’échec de la rencontre prévue le 15 décembre 2024 entre Félix Tshisekedi, Paul Kagame et João Lourenço. Kigali avait conditionné sa participation à un dialogue direct entre le M23 et Kinshasa, une exigence rejetée par la RDC.
Malgré les résolutions adoptées lors du sommet conjoint SADC-EAC, les processus diplomatiques peinent à redémarrer, alors que la situation sécuritaire sur le terrain continue de se détériorer. La RDC insiste sur un alignement des processus de Luanda et Nairobi sous l’égide de l’Union africaine, tandis que certaines organisations régionales prônent leur fusion.
Dans ce contexte d’incertitude diplomatique, Kinshasa continue d’appeler ses partenaires à agir rapidement pour éviter un enlisement du conflit et une aggravation de la crise humanitaire dans l’Est du pays.
Emille Kayomba