Une affaire judiciaire à haute portée politique s’est ouverte à Kinshasa : dix personnes sont actuellement jugées pour leur implication présumée dans l’assassinat de Kabasele Wapanga, ancien cadre influent de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). L’audience se déroule à ciel ouvert sur le site de la Place Échangeur, dans la commune de Limete, fief historique du parti présidentiel.

Kabasele Wapanga, ancien président de la Fédération UDPS aux États-Unis, avait succombé à ses blessures après une agression brutale à son domicile. Son décès avait suscité une vive émotion au sein de la famille politique du Chef de l’État, provoquant l’indignation des membres de l’UDPS et une demande de justice sans complaisance.
Le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Matete est chargé d’instruire ce dossier, dans lequel dix accusés comparaissent pour coups et blessures ayant entraîné la mort, association de malfaiteurs, et violations de domicile aggravées. L’audience, ouverte au public et retransmise partiellement par les médias, se tient dans un climat de tension mêlée de recueillement. De nombreux militants de l’UDPS sont présents, réclamant que toute la lumière soit faite sur les circonstances exactes de cette attaque meurtrière.

Selon les premiers éléments fournis par l’accusation, les suspects auraient prémédité leur acte, agissant de manière coordonnée lors de l’agression de la victime à son domicile. Les motifs exacts de l’attaque restent encore flous, même si des pistes politiques et personnelles sont évoquées.
Pour le parti présidentiel, cette affaire ne peut rester impunie. Plusieurs cadres du parti ont exprimé leur volonté de voir la justice aller jusqu’au bout, pour « honorer la mémoire d’un militant de la première heure, resté fidèle à l’idéologie de feu Étienne Tshisekedi ». « Kabasele Wapanga était un homme de conviction. Nous attendons que la justice fasse son travail sans interférence », a déclaré un cadre du parti présent à l’audience. La famille du défunt, quant à elle, réclame réparation morale et exhorte les autorités judiciaires à garantir un procès équitable, transparent et rapide.
Le procès, qui vient à peine de débuter, s’annonce long et sensible. De nouveaux témoins doivent être entendus dans les prochains jours, tandis que les avocats de la défense s’emploient à contester certaines charges. La prochaine audience est prévue dans les jours à venir, selon le calendrier fixé par le tribunal.
Ce drame relance par ailleurs le débat sur la sécurité des personnalités politiques en République Démocratique du Congo, et plus largement sur la lutte contre l’impunité des violences ciblées.
La rédaction de b-onetv.cd