Le dégazage du golfe Kabuno est enfin effectif. Cette opération doit logiquement épargner des vies de millions de congolais vivant aux environs du lac Kivu qui concentre de quantités importantes de gaz carbonique, toxique et asphyxiant, se trouvant au Nord-Kivu, à la frontière entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. Selon les informations du ministère des hydrocarbures qui assure le suivi de ces travaux, le gouvernement congolais qui travaille avec l’entrepreneur français Michel Halbwachs a décaissé déjà 1,3 millions USD de 5 millions USD prévus, pour démarrer les travaux. Ceux-ci sont à leur deuxième phase dite industrielle, alors que la première dite pilote, a déjà eu lieu en 2017 et a permis l’installation d’une station dans le golfe de Kabuno.

Selon le Ministre Didier Budimbu sur Radio France International, qui a rappelé la nécessité de ce dégazage, le dioxyde de carbone est à moins de vingt mètres de la surface et c’est très dangereux. C’est ainsi que « Le Président de la République a donc décidé de faire ce travail. Nous connaissons tous la catastrophe qu’a connue le Cameroun dans les années 1980 au niveau du lac Nyos. Ce que nous allons faire c’est pour pouvoir sauver des vies humaines. L’urgence est que chaque jour qui passe, le dioxyde de carbone se rapproche de plus en plus de la surface et en même temps, nous savons tous que du côté du grand lac Kivu, là où il y a les habitations, si jamais il y avait éruption au niveau du volcan Nyamuragira – qui est encore actif – croyez-moi qu’on risque d’avoir une catastrophe, » a-t-il fait savoir.

Pour Didier Budimbu, le gouvernement congolais a anticipé ce danger qui guettait les populations. Il a en outre rassurer que les travaux vont durer des années, « et c’est chaque jour que l’on va extraire, petit à petit. Avec le ministère de l’Environnement, tout a été mis en place. A côté, il y a aussi une société chargée de voir comment reboiser, comment essayer de placer les plantes qu’il faut de façon à ce que, chaque fois qu’on va extraire ce gaz, il sera absorbé par ces plantes. Tout a été mis en place et il n’y aura pas de danger pour la population », a-t-il ajouté.
Notons que le lac Kivu est l’un des trois lacs identifiés dans le monde entier susceptibles d’éruptions limniques graves; les deux autres étant les lacs Nyos dont son explosion a causé la mort de plusieurs personnes dans les années 80 et le lac Monoun, tous se trouvant au Cameroun.
Emille Kayomba