L’actualité de ce mardi 10 mai a été aussi caractérisée par le tirage au sort à la Cour Constitutionnelle, qui a abouti à la mise à la porte des juges Dieudonné Kaluba, qui en était le président de surcroît, et Prince Funga. Si le sort de ce dernier ne préoccupe personne jusqu’à présent à ce qui paraît, par contre le cas Dieudonné Kaluba Dibwa, qui s’est fait plus remarqué au cours du procès 100 jours en 2020, ne laisse presque aucun des friands de l’actualité politique indifférent.
Il faut d’emblée signaler que plusieurs observateurs avertis voient dans cette sortie « prématuré », une main politique qui transparaît, pour enfin brouiller les cartes en défaveur du désormais prédécesseur de son homonyme Dieudonné Kamuleta.
Si les doutes persistent, c’est aussi parce que le magazine en ligne jeune Afrique, dès le matin du mardi 10 mai, avait annoncé avec pompe et en avance l’issue de ce tirage ayant conduit à la déchéance de Dieudonné Kaluba. Selon ce média, le Chef de l’Etat voudrait bien avoir un autre président à la tête de la haute Cour. Ce qui a soulevé la curiosité de plus d’un.
Un autre écho qui retentit de bouche à l’oreille, est que le chef de l’Etat reprocherait à l’ancien président de cette juridiction de protéger l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo, avec son arrêt décidant de l’incompétence de la Cour Constitutionnelle à siéger pour une affaire concernant cet ancien chef du gouvernement. D’autres analyses vont loin en affirmant que Dieudonné Kaluba « aurait » touché au pot de vin pour rendre cette décision.
Il faut dire que ce remplacement à ladite Cour intervent dans la foulée de la déclaration officielle de l’homme à la cravate rouge, de son ambition de briguer un mandat à la tête de la RDC, le jour de la présentation officielle de son parti politique LGD. D’où les supposées velléités d’en finir avec un candidat jugé un peu beaucoup plus sérieux, qui essaie malgré lui de se laver de ses ennuis judiciaires.
Si d’aucun pensent à une main noire, c’est encore parce que les juridisme s’invite dans le débat. Plusieurs juristes pensent que le tirage au sort à la Cour Constitutionnelle doit intervenir chaque trois ans. De mémoire, affirme un spécialiste de droit requérant l’anonymat, en 2018 et 2021 il n’y a pas eu des séances de tirage au sort, vu que la Cour a été mise en œuvre en 2015. Mais qu’est-ce qui a conduit à ce tirage, qui du reste, est la manifestation de la volonté du Chef de l’Etat selon le communiqué de service du 06 mai signé par le greffier en chef de la Cour constitutionnelle appelant au tirage ?
Dans l’entre temps, il y a aussi de ceux qui trouvent que ce changement à la haute Cour est un acte salvateur posé par le Chef de l’Etat. «Je salue l’action décisive du fatshi13 pour nettoyer la Cour Constitutionnelle des germes de corruption. Mon souhait est que ces actions correctives s’étendent à tous les niveaux de toutes les juridictions de justice pour extirper la corruption du système. Bravo! Well done!» a déclaré Noël Tshiani.
Au regard des éléments en présence, ce qui peut être dit, c’est que le caractère imprévisible de la polique n’est pas une fixion. Officiellement, il s’est avéré qu’il y avait nécessité de procéder au tirage au sort. Malheureusement pour Dieudonné Kaluba, c’est aussi son nom qui a été tiré.
Émille Kayomba