Alors que la présence des combattants du M23 dans la province du Nord-Kivu, avec des occupantions des localités vient de totaliser une année ce 13 juin, Humain Rights Watch (HRW) a publié un document d’enquête qui donne ce groupe armé soutenu par le Rwanda pour responsable des fosses communes découvertes à Kishishe dans le Rutshuru, suite des massacres et tueries perpétrés entre le mois de novembre 2022 et avril 2023.
Selon Human Rights Watch, des témoignages des habitants, on dénombre plusieurs fosses communes dans lesquelles le nombre de corps varie entre 15 et 20, des personnes qui sont soit civiles soit des miliciens. Certains des habitants de Kishishe ont été forcé d’enterrer les corps, mais aussi plusieurs corps ont été enterrés volontairement par les populations après que le M23 soit parti de Kishishe. Il y a aussi des maisons d’habitation, des écoles voires des lieux de culte qui ont été saccagés, incendiés, avec des personnes à l’intérieur dans certains cas.
Cette ONG américaine soutient que « Le gouvernement congolais devrait demander l’appui des Nations Unies, de l’Union Africaine (UA) et des gouvernements partenaires pour procéder à des exhumations de manière appropriée, restituer les corps aux familles et exiger que les responsables de ces crimes rendent des comptes. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait ajouter les dirigeants du M23, ainsi que les responsables rwandais qui soutiennent le groupe, à sa liste de sanctions existante, » lit-on. La chercheuse à Human Rights Watch, Clémentine de Montjoye a indiqué que « La RD Congo, les Nations Unies, et l’Union Aricaine devraient aborder la question des preuves de plus en plus nombreuses selon lesquelles le M23 a commis de nombreux meurtres dans le village de Kishishe. » elle insiste par ailleurs sur le fait que le rassemblement correct de ces preuves revêt un caractère urgent. Autant pour la nécessité, d’enquêter de manière impartiale et d’informer les familles sur le sort de leurs proches.
Le Gouvernement congolais possède également un document dénommé » Livre blanc » qui décrit les violations des droits humains et autres crimes commis par les forces négatives notamment le M23 dans la partie orientale de la RDC. Dans la même veine, Kinshasa a déjà déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) pour une enquête sur les crimes de guerre constatés dans ce coin du pays, pour que les responsabilités soient établies. Ce qui s’en est suivi d’une visite du procureur général de la CPI en RDC, du 28 mai au 01er juin2023. Karim Khan était notamment dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Emille Kayomba