La situation sécuritaire alarmante dans l’Est de la République Démocratique du Congo continue de mobiliser la communauté internationale. Ce vendredi, à l’issue d’une rencontre bilatérale, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, et son homologue belge, Maxime Prévot, vice-Premier ministre et chef de la diplomatie du Royaume de Belgique, ont réaffirmé leur engagement pour une paix durable dans la région des Grands Lacs.
La rencontre entre les deux responsables, qui fait suite à leur récent passage à Kinshasa, a été dominée par la question de la médiation togolaise dans la crise opposant la RDC au Rwanda, dans un contexte de violences récurrentes exacerbées par la résurgence du M23, appuyé par Kigali selon Kinshasa.
« Nous avons parlé longuement de sa mission de médiation entre la RDC et le Rwanda. Son approche inclusive, fondée sur l’écoute, la coopération régionale et le dialogue avec la société civile, est essentielle pour créer les conditions d’une paix durable dans les Grands Lacs », a déclaré Maxime Prévot sur le réseau social X. Il a ajouté que « la Belgique soutient pleinement cette médiation et salue le leadership africain dans la recherche de solutions africaines ».
Une médiation africaine sous haute tension
Face à l’aggravation du conflit dans l’Est congolais, plusieurs tentatives de médiation ont été mises en œuvre, sans succès durable à ce jour. Pour coordonner les efforts disparates et éviter la multiplication des initiatives concurrentes, le président togolais Faure Gnassingbé a convoqué, le 17 mai 2025 à Lomé, un panel de facilitateurs désignés par l’Union africaine.
Cette rencontre stratégique a rassemblé d’anciens chefs d’État africains parmi lesquels Olusegun Obasanjo (Nigeria), Uhuru Kenyatta (Kenya), Mokgweetsi Masisi (Botswana), Catherine Samba-Panza (Centrafrique), Sahle-Work Zewde (Éthiopie), ainsi que l’envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Xia Huang. Ensemble, ils ont décidé d’unir les processus de Nairobi (EAC) et de Luanda (SADC) pour créer une médiation commune et cohérente.
L’Europe appelle à valoriser les efforts régionaux
Alors que les initiatives de paix menées par Washington et Doha gagnent en visibilité, plusieurs partenaires internationaux, dont l’Union européenne, insistent sur la nécessité de soutenir les efforts africains. En visite dans la région, l’ambassadeur Johan Borgstam, représentant spécial de l’UE pour les Grands Lacs, a souligné l’importance d’une approche régionale coordonnée. Il a réaffirmé l’appui de l’Union aux médiations menées par la SADC, l’EAC et le Togo, plaidant pour une synergie d’action entre tous les acteurs engagés dans la quête de la paix.
Un soutien bienvenu pour Kinshasa
Kinshasa, confrontée à une guerre asymétrique dans sa partie orientale depuis plus de trois décennies, accueille favorablement cette médiation portée par des acteurs africains, soutenus par des partenaires traditionnels tels que la Belgique et l’Union européenne. La RDC espère que cette dynamique régionale revitalisée permettra d’isoler diplomatiquement Kigali, accusé de soutenir les rebelles du M23, et de créer les conditions d’un dialogue véritable et durable.
À l’heure où les tensions demeurent vives entre Kinshasa et Kigali, cette nouvelle étape diplomatique pourrait marquer un tournant dans la recherche d’une solution pacifique, endogène et coordonnée à la crise la plus meurtrière depuis la Seconde Guerre mondiale sur le continent africain.
La rédaction de b-onetv.cd