À l’invitation du gouvernement qatari, une délégation conjointe de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) séjourne depuis dimanche 27 avril à Doha. Cette mission intervient dans un contexte sensible, marqué par la signature récente d’un communiqué conjoint entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion AFC/M23, soutenue par le Rwanda.
Selon les responsables de la CENCO et de l’ECC, leur présence vise à promouvoir la paix et la réconciliation dans la région des Grands Lacs, en apportant leur expertise en matière de dialogue et de résolution pacifique des conflits. Les deux confessions religieuses sont porteuses du projet « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », un programme ambitieux destiné à mobiliser la population congolaise pour la cohésion sociale et la fin des violences, notamment dans l’Est de la RDC.
Cependant, cette initiative n’est pas sans susciter des tensions politiques. Le pouvoir en place à Kinshasa, sous l’administration du président Félix Tshisekedi, voit d’un mauvais œil cette implication des religieux dans un dossier jugé éminemment politique. Selon l’exécutif congolais, les confessions religieuses n’ont pas vocation à s’ingérer dans les processus diplomatiques et préfèrent s’en remettre aux initiatives de paix régionales et internationales pilotées par les gouvernements.
En parallèle à ces efforts religieux et civils, des avancées diplomatiques notables ont été enregistrées à Doha. En présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d’État et ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie de la RDC, et son homologue rwandais, Olivier Nduhungireye, ont signé une déclaration de principes. Cet accord vise à promouvoir la paix et le développement économique dans la région, tout en cherchant à mettre fin aux violences armées dans l’Est de la RDC.
En outre, les discussions menées sous la médiation du Qatar ont permis aux représentants du gouvernement congolais et de la rébellion AFC/M23 de manifester leur volonté d’œuvrer à la conclusion d’une trêve, une déclaration conjointe ayant été lue sur la chaîne nationale congolaise.
À Doha, les dynamiques de paix semblent donc se jouer à plusieurs niveaux, entre négociations politiques officielles et efforts civils pour la réconciliation nationale.
La rédaction de b-onetv.cd