Dans un message publié samedi sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump a revendiqué un rôle personnel dans les récents efforts diplomatiques visant à apaiser les tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda. L’ancien président américain s’est félicité des « grandes nouvelles en provenance d’Afrique« , saluant des progrès vers la paix pour lesquels il affirme être, une fois de plus, un acteur-clé.
« Je ne sais pas pourquoi tant de ces événements me reviennent, à moi et à mon administration, mais c’est le cas », a-t-il écrit, évoquant un « travail sans précédent« dans le règlement des guerres et conflits violents à travers le monde.
Le contexte, vendredi, un pas important a été franchi : à Washington, sous l’égide des États-Unis, les ministres des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner (RDC) et Olivier Nduhungirehe (Rwanda) ont signé une déclaration de principes engageant leurs pays dans un processus de paix formel.
Ce document prévoit notamment : La rédaction d’un avant-projet d’accord de paix d’ici le 2 mai ; Le respect mutuel de la souveraineté ; La sécurité régionale renforcée ; Le retour des déplacés internes ; Une coopération économique accrue ; Un soutien renouvelé à la MONUSCO, la mission onusienne présente en RDC.
Ce processus s’inscrit dans la fusion des mécanismes de Nairobi et de Luanda, désormais coordonnés par la Communauté d’Afrique de l’Est (CEA), la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC) et sous l’aval de l’Union africaine.
Le message de Donald Trump intervient à un moment stratégique. En revendiquant son influence dans des dossiers internationaux sensibles, il cherche à renforcer son image de « faiseur de paix », déjà mise en avant lors de ses mandats pour des initiatives en Corée du Nord, au Moyen-Orient ou au Kosovo.
Pour la RDC comme pour le Rwanda, la signature de cette déclaration est une étape, mais loin d’être une conclusion. La tension demeure vive dans l’est du Congo, où les affrontements avec les groupes armés, en particulier le M23, continuent de peser lourdement sur la population civile.
L’engagement des deux capitales à avancer vers un accord de paix devra se traduire rapidement en mesures concrètes sur le terrain, faute de quoi cet élan diplomatique pourrait s’essouffler.
L’Afrique observe. Le monde aussi. Dans une région marquée par des décennies de méfiances et de conflits, chaque initiative, chaque signature, chaque mot prononcé compte. Et tandis que Donald Trump salue « ses » réussites, les Congolais, les Rwandais et toute l’Afrique des Grands Lacs espèrent surtout que, cette fois, les promesses de paix tiendront.
Junior Kulele