Edmond Ngwe, mieux connu sous le nom d’Edingwe, restera à jamais dans l’histoire comme l’une des figures les plus extravagantes et mémorables du catch congolais. Surnommé « Anguluma « , » Ya Eddy « , « Moto na Ngenge » (la locomotive qui fume), il a su transcender le sport pour devenir une véritable légende culturelle en République Démocratique du Congo.

Edingwe commence sa carrière sportive dans la boxe avant de trouver sa véritable vocation dans le catch. Ses débuts sur les rings kinois coïncident avec l’âge d’or du catch congolais, où chaque combat attirait des foules massives. Avec ses cheveux en crête de coq, son charisme naturel et ses pas de danse spectaculaires, il électrisait les arènes bien avant même le début des combats.
Edingwe ne se contentait pas d’être un athlète. Il était également un showman. Ses entrées théâtrales, souvent accompagnées de fanfares et de carnavals dans les rues de Kinshasa, faisaient de lui une véritable icône. Les chants « Edingwe, Moto na Ngenge » résonnaient dans toute la capitale, témoignant de son immense popularité.

Ce qui distinguait Edingwe des autres catcheurs était son recours à des rituels mystiques et à des fétiches impressionnants. Il exécutait des incantations sur le ring pour « dominer psychologiquement » ses adversaires. Ses fétiches lui conféraient une force surnaturelle, le rendant presque invincible.
Edingwe a affronté des adversaires redoutables, dont plusieurs restent gravés dans la mémoire des amateurs de catch tels que : Gérard Tippy, le célèbre Israélien, l’un des rares à avoir vaincu Edingwe; Ndonda Puma Noir; Selemani Modja; Papa Kanza; Bosei 1er; Kangala Machine de guerre; Kabo wa Kabo; Muakanu Zarack ou Litanda « Jaguar ». Des adversaires aussi imprévisibles que redoutables. Ces rivalités ont captivé les foules, chaque combat était un spectacle inoubliable mêlant acrobaties, fétiches, esquives et provocations, autant des performances que des affrontements physiques.

Lors d’un tournoi à Kinshasa, Edingwe aurait été accusé d’avoir caché un serpent dans son sac pour terrifier son adversaire. Cet incident reste l’une des histoires les plus racontées autour de lui. Le « kidnapping » par des sorciers : En 1990, des rumeurs ont circulé affirmant qu’Edingwe avait été enlevé par des sorciers pour participer à des rituels occultes. Bien qu’il soit réapparu peu après, ces récits ont renforcé son aura mystique.
À l’aube des années 2016, Edingwe surprend tout le monde en annonçant sa conversion religieuse. Il renonce publiquement à ses fétiches, déclarant : « J’ai vu des choses que je ne veux plus jamais voir. Aujourd’hui, je choisis la paix et la lumière. » Il devient un fervent défenseur d’un catch dépourvu de pratiques occultes, prêchant pour une compétition plus juste. Dans ses dernières années, Edingwe a été frappé par un cancer du cœur, une maladie qui le terrassa lentement. Il s’éteint le lundi 13 janvier 2025, laissant derrière lui un vide immense dans le cœur des fans. Bien qu’il ait fini sa vie dans l’ombre, son nom continue de briller dans l’histoire du catch congolais.

Edingwe ne fut pas seulement un catcheur. Il incarna toute une époque où le catch congolais était à son apogée, mêlant sport, art et mysticisme. Ses combats, ses rituels, et même ses controverses ont façonné l’identité culturelle du catch en RDC. Aujourd’hui encore, son influence perdure, et son nom est synonyme de spectacle, de force et de mystère. Edingwe, « Moto na Ngenge« , reste une légende inégalée, une icône qui aura marqué l’histoire du sport et la mémoire collective des Congolais.
La rédaction de b-onetv.cd