Comme il l’avait annoncé dans son adresse à la nation du mercredi 29 janvier, le président de la République, Félix Tshisekedi, a concrétisé ses engagements en dévoilant, lors de la 30ᵉ réunion du Conseil des ministres, une série de mesures visant à réduire le train de vie des institutions publiques et de leurs animateurs. Ces décisions s’inscrivent dans le cadre de l’effort de guerre national, destiné à renforcer la capacité du pays à faire face à l’agression rwandaise, qui a atteint la ville de Goma.
« L’objectif est de réaliser des économies qui permettront immédiatement d’octroyer une prime exceptionnelle à nos vaillants militaires, policiers et patriotes Wazalendo engagés dans les combats à l’Est du pays. Cela vise à améliorer leur pouvoir d’achat et à assurer la couverture sanitaire pour eux et leurs familles », a déclaré le président Félix Tshisekedi, cité par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, dans son compte-rendu.
Le Chef de l’État a instruit la Première ministre, Judith Suminwa, et son cabinet de proposer, dans un délai de 72 heures, des mesures rigoureuses de réduction du train de vie des institutions. Ces restrictions concerneront notamment : La présidence de la République; L’Assemblée nationale et le Sénat; Le Gouvernement; Le pouvoir judiciaire; Les institutions d’appui à la démocratie. Les coupes budgétaires toucheront également les rémunérations des mandataires publics, des membres des cabinets politiques, ainsi que celles du pouvoir judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie.
Dans cette dynamique d’austérité, le président Tshisekedi a également décidé de suspendre, pour une durée de 12 mois, plusieurs dépenses considérées comme non prioritaires, notamment : Les missions et évacuations médicales à l’étranger, sauf cas exceptionnels; Les subventions non essentielles aux organismes publics; Certaines acquisitions destinées aux institutions judiciaires et assimilées; Les augmentations salariales, les corrections de grades et les mécanisations des agents publics, à l’exception des militaires et policiers, sauf dérogation spéciale.
Le Président de la République a également appelé le secteur privé à s’impliquer dans cet effort national. Il a ainsi instruit le gouvernement de mettre en place des mécanismes permettant à tout Congolais ou toute personne désireuse d’y contribuer de le faire de manière volontaire. Ces mesures visent à réorienter les ressources de l’État vers la défense nationale et le soutien aux forces engagées sur le front, dans un contexte où la situation sécuritaire dans l’Est du pays demeure préoccupante.
Emille Kayomba