C’est une campagne électorale de tous les enjeux où les candidats à la présidentielle notamment se rendent coup sur coup. Ici les mots pour qualifier ses adversaires sont sélectionnés dans la collection du langage populiste. Si les uns considèrent les autres comme »malhonnête, ou »candidats des étrangers », eux par contre les qualifient des « corrompus » et »d’incompétents » qui auraient traîné le pays dans une crise multiforme.
En réalité, c’est dans les coutumes politiques, même dans les vielles démocraties, où de bonne guerre, les challengers cherchent toujours à tirer le drap de leur côté et charger les autres au nom d’une opinion publique qui, du reste, demeure plurielle. Mais dans le contexte congolais, certains candidats à la présidentielle frôlent non seulement l’injure, mais aussi l’incitation à la haine, le racisme et le régionalisme, pratiques strictement interdits par la loi, assorties des sévères réprimandes. L’émotion a pris le dessus sur l’objectivité et poussent certains candidats à se rentrer dedans. A quelques deux semaines de la fin de la campagne électorale en RDC, les candidats à la présidentielle et leurs alliés se neutralisent à travers des mots forts et se diabolisent pour trouver grâce aux yeux des électeurs.
C’est la seule campagne électorale après trois cycles électoraux, où nous avons une catégorie des fameux congolais qui se revendiquent de »pur sang », né de père et de mère, et d’autres assimilés aux »étrangers », »demi-dakar », ou des non originaires. Pourtant ces politiques qui se déchirent aujourd’hui, ont été pour la plupart alliés dans l’opposition radicale autour de feu Étienne Tshisekedi Wa Mulumba et rien n’exclut une autre éventuelle alliance, parce qu’au Congo, il n’y a pas pires que des alliances politiques. Il en a eu d’ailleurs plusieurs qualifiées de contre nature.
Cette guerre est-elle seulement alimentée par les égaux et l’envie éfrenée du pouvoir ? Ce qui est vrai, ces écarts de langages clairs ou codés nourrissent le sentiment de division entre congolais, au risque de justifier les violences. Comme en 2011, la fin de la campagne risque de se terminer en queue de poisson, sans les derniers rassemblements des candidats avec leurs bases dans la capitale comme en provinces. Dans les médias comme sur les réseaux sociaux ces invectives sont en croissance explosive et se répandent telles des toxines, a dénoncé le député Claudel André Lubaya sur son compte X ex Twitter.
Les organisations citoyennes, internationales et les partenaires de la RDC mettent en garde contre les valeurs antidémocratiques. Plusieurs autres voix se sont levées pour dénoncer la stigmatisation, même Tshisekedi qui demeure garant de la nation jusqu’à preuve du contraire a, dans son discours à Kolwezi également appelé au calme, justement parce que nous entamons maintenant le dernier virage vers la date fatidique du 20 décembre 2023.
La rédaction de b-onetv.cd