Alors qu’ils sont souvent vilipendés du fait de leur regrettable comportement, notamment sur la voie publique, sur le plan politique, on y pense tout autrement. Ainsi, à Bandalungwa, des motards ont répondu présent au rendez-vous de maitre Lumbu Eden, une avocate, cadre du parti Alliance des Congolais Progressistes (ACP).
Cette dernière, a signé une sorte de pacte avec ces motards, dans la perspective des élections 2023, à ce propos, elle pense que les associations des motards représentent une force électorale sans pareille. Imaginez, en effet, 2000 motards acquis à la cause d’un candidat à la députation nationale. Or, cela est possible à partir de deux réalités : la première, concerne la fidélisation facile du motard, il suffit pour cela de lui offrir une moto, afin qu’il ne dépende plus d’un patron. Deuxièmement, une fois au pouvoir, il faut garantir au motard une protection en cas d’arrestation, ce qui arrive tous les jours pourtant.
Mais, ce que l’on peut regretter, c’est le fait que madame Lumbu, une brillante juriste, a négligé de donner des conseils à ces motards. Il lui a fallu, par exemple, leur conseiller le strict respect du code de la route, et un comportement décent vis-à-vis des autres usagers de la route, dont les conducteurs de voiture, et les piétons, souvent insultés à tout venant. Elle aurait pu aussi insister sur la civilité dont doivent faire preuve ces motards qui, souvent, indisposent tout le monde, et surtout, ne pas permettre la fuite d’un des leurs, lorsque celui-ci est responsable d’un accident, comme nous le vivons chaque jour.
On peut aussi s’interroger, avec tous ces embouteillages qui encombrent nos routes à Kinshasa, de l’utilité de créer une nouvelle classe d’intouchables, car ayant eu, grâce à eux des suffrages. Dans tous les cas, les motards, eux mordent à l’hameçon, car, c’est pour eux, une véritable opportunité que d’avoir déjà, maintenant, un allié, comme le gouverneur Gentiny Ngobila, qui est aussi le chef du commandant de la police urbaine de Kinshasa.
Pascal Hamici