L’Assemblée nationale a voté, ce jeudi 19 septembre, pour une nouvelle prolongation de l’état de siège en vigueur dans les provinces d’Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Cette mesure avait été initialement décrétée par le Président de la République afin de restaurer la sécurité dans cette région tourmentée par des conflits armés et des violences. Sur 338 députés présents, 331 ont voté en faveur de la prorogation, 4 s’y sont opposés et 3 se sont abstenus.
Le projet de loi a été défendu par le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, qui a insisté sur l’importance de continuer la lutte pour éradiquer les groupes armés et rétablir la paix dans l’Est du pays. Cependant, cette prolongation n’a pas été adoptée sans opposition. Des voix dissidentes, notamment celles de certains élus des provinces concernées, se sont élevées contre cette décision. Justin Bitakwira, par exemple, a dénoncé le manque d’écoute envers les populations locales, arguant qu’il est impératif de prendre en compte les plaintes des habitants qui subissent directement les conséquences de la guerre. Il a appelé à la fin de cette mesure, estimant qu’elle n’a pas produit les résultats escomptés.
Les députés des provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qui sont directement concernées par l’état de siège, ont d’ailleurs boycotté cette plénière. Willy Mishiki, l’un des détracteurs de la mesure, a souligné que cette politique exceptionnelle décidée par le chef de l’État avait déjà « montré ses limites » et que des solutions alternatives devraient être envisagées.
Emille Kayomba