Quelques jours après la clôture de la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège. C’est le statu quo en attendant la décision de sa requalification, son maintien ou non. Durant trois jours, plusieurs participants comptés parmi les autorités militaires des provinces sous état de siège, les députés nationaux et provinciaux des deux provinces, les notabilités locales du coin et représentants de la société civile ont réfléchi sur trois thématiques : le maintien, la requalification et la levée de cette mesure décidée par le Président de la République depuis mai 2021. A l’issue des 3 jours des travaux, la tendance dégagée est la levée de cette mesure exceptionnelle dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri. Sur 9 recommandations formulées, trois mettent l’accent notamment sur la réforme de l’armée et des services de sécurité, l’aide humanitaire aux victimes et la justice transitionnelle afin de couper court à l’impunité, poursuivre et accélérer le processus de réforme substantielle de l’armée. Dans l’opinion, la population du Nord Kivu et de l’Ituri ne jure que sur la levée de l’état de siège.
Pout y arriver à cerner cet épineux problème d’insécurité persistante, il faut remonter le temps mais n’allons pas très loin puisque les racines sont à découvrir au fil d’un recul lointain dans le temps vers les années Zaïre. Janvier 2019. Felix Tshisekedi prend les rênes du pays, il hérite d’un pays dont l’EST est en proie à une insécurité criante. Les groupes armés sèment peine et désolations. Pour étancher la situation, le nouveau homme fort de la RDC opte pour l’instauration de l’état de siège dans les provinces du Nord Kivu. L’initiative de Felix TSHISEKEDI mis en exécution le 06 Mai 2021 avait pour objectif d’en finir avec toute forme des violences sont victimes plus d’un congolais dans la région.
L’espoir que suscitait cette mesure du Chef de l’Etat va finir par laisser place à la désespérance. Les groupes armés qui se comptaient à une cinquantaine vont se multiplier par centaines. Les exactions s’intensifie à une ampleur exponentielle. C’est dans ce contexte particulier que le mouvement du 23 Mars va attaquer la RDC. Dans le Nord Kivu, les FARDC font face plus à des groupes armés étrangers et dans l’ITURI, ce sont plutôt les congolais qui ont pris des armes contre leur frères se cachant derrière des forces d’autodéfense ethniques. Une situation à la base du déplacement de plusieurs milliers des personnes en interne.
La Monusco et les forces de l’EAC sont désormais pris pour cible par la population qui ne jure que sur la levée de l’état de siège.
Les pourparlers de Nairobi censé amener, ramener les groupes armés qui écument l’EST de la RDC sont lancés. Plus de 300 groupes armés y prennent part. Après 3 rounds, le résultat n’est pas fameux. La mise en place du programme de démobilisation, désarmement, réinsertion sociale et communautaire tarde à s’accomplir.
Le tableau semble bien différent du côté du gouvernement et des FARDC.
Dans un briefing, le Ministre de la communication a présenté les acquis de l’état de siège et louer son instauration. Selon eux, l’armée a mener des opérations qui ont poussé en Ituri plusieurs groupes armés locaux à se rendre au Nord Kivu ou plusieurs d’entre eux sont cantonnés.. Plus de 2000 membres des groupes armés sont cantonnés à Rumangabo, d’autres à Mongwalu, pour ne citer que ceux-là. Un grand nombre des ADF ont été détruit notamment leur réseau de ravitaillement, de recrutement et des collaborations dans la ville de Beni. L’ouverture des axes routiers, réhabilitation des routes et reprise des activités agricoles dans le territoire de BENI.
Alors que le gouvernement loue les hauts faits de l’état de siège et présente ses acquis, les autres ne trouvent que les malheurs qui ont accompagné cette mesure exceptionnelle. La balle est désormais entre les mains du Président de la République qui devra décider de son maintien, sa requalification ou carrément sa levée.
Alain Mboma