Alors que l’ultimatum que le gouvernement a adressé au M23 soutenu par le Rwanda pour quitter les zones occupées jusqu’au 24 septembre vient d’expirer, ce groupe armé choisit les populations civiles au Nord-Kivu comme boucliers humains. En territoires de Rutshuru et Nyiragongo, la société civile signale des mouvements de ces rebelles avec des armes lourdes vers les grands centres de concentration, pour empêcher les forces loyalistes d’attaquer leurs positions. « Si réellement le M23 veut prendre cette population comme bouclier humain, je pense que le gouvernement doit tout faire pour ne pas céder à ce genre de caprice car on attend beaucoup du gouvernement, notamment la libération de toutes les zones sous occupation du Rwanda, » a déclaré un membre de la société civile, Mambo Kawaya à la presse.
C’était le 22 septembre dernier que le Vice-Premier Ministre en charge des Affaires Étrangères, Christophe Lutundula, a adressé cet ultimatum au M23 avec virulence. « À partir du 24 septembre, dans quelques jours, si rien n’est fait, nous allons faire tout, je dis bien, tout, je le dis au nom du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour que nos compatriotes regagnent leurs domiciles de manière qu’on puisse les enrôler, de manière que même tardivement, les candidatures soient déposées et qui y est campagne, qu’ils aient des élus. »
Dans un tweet, un cadre du M23 a laissé entendre : » nous sommes prompts à dialoguer et aussi prompts à s’enflammer « . Un dialogue qui, selon le chef de l’Etat Félix Tshisekedi du haut de la tribune de la 78e Assemblée générale de l’ONU, ne sera jamais accordé.
Emille Kayomba.