Un drame a frappé la ville de Bukavu ce jeudi, lorsqu’une série d’explosions a retenti à la place de l’Indépendance, où se tenait un meeting de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, en présence des responsables du M23. Selon un bilan provisoire, l’attaque a fait sept morts et plusieurs blessés, plongeant une nouvelle fois l’est de la RDC dans la violence et l’incertitude.
Dans un communiqué, le chef de l’État a exprimé sa profonde peine face à cette tragédie, adressant ses condoléances aux familles endeuillées et sa solidarité aux blessés. Le président Félix Tshisekedi a rapidement réagi en condamnant cet « acte terroriste odieux », qu’il a attribué à « une armée étrangère présente illégalement sur le sol congolais ». Bien qu’il n’ait pas nommé directement le Rwanda ni l’AFC/M23, Kinshasa pointe régulièrement Kigali comme soutien des rebelles.
De son côté, l’AFC/M23 a immédiatement rejeté toute implication dans l’attaque, accusant plutôt les forces gouvernementales d’en être responsables. Dans un communiqué, le mouvement rebelle a dénoncé « un attentat terroriste orchestré par Félix Tshisekedi et ses complices », affirmant que les FARDC auraient visé la population de Bukavu après le meeting de Corneille Nangaa.
Le groupe rebelle, qui contrôle la ville depuis le 14 février dernier, a annoncé que des arrestations avaient été opérées dans ses rangs à la suite des explosions, sans donner plus de détails sur les suspects ou les motifs de leur interpellation.
Cet incident intervient dans un climat déjà explosif dans l’est du pays. L’AFC/M23, qui continue son avancée militaire, est accusée par Kinshasa de mener une guerre d’occupation avec le soutien du Rwanda. Le gouvernement congolais tente, de son côté, de mobiliser la communauté internationale contre cette agression et d’intensifier la riposte militaire sur le terrain.
Alors que les enquêtes se poursuivent pour établir les circonstances exactes des explosions de Bukavu, cette attaque risque d’aggraver encore les tensions entre les protagonistes du conflit, éloignant davantage la perspective d’un retour à la paix dans la région.
La rédaction de b-onetv.cd