Lors de son meeting au Terrain Bonzola à Mbuji-Mayi, le Président Félix Tshisekedi a tenu un discours fort axé sur le développement régional et la relance économique. Il a mis en avant les efforts de son gouvernement dans la construction et la réhabilitation d’infrastructures scolaires, administratives et sanitaires, tout en annonçant une enveloppe de 50 millions USD pour relancer la Minière de Bakwanga (MIBA), longtemps considérée comme la colonne vertébrale économique du Kasaï Oriental.

Félix Tshisekedi a souligné que cette nouvelle injection de fonds vise à réanimer une entreprise autrefois florissante, mais désormais en déclin. La relance de la MIBA, acteur clé dans l’exploitation des diamants industriels, pourrait transformer le paysage économique de Mbuji-Mayi et ses environs, en créant des emplois et en stimulant d’autres secteurs liés.
Il a également rappelé les nombreuses initiatives en cours dans le cadre du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL-145T), avec des projets de construction et de réhabilitation d’écoles, d’hôpitaux et de bâtiments administratifs. Ces infrastructures visent à renforcer l’accès aux services sociaux de base pour les populations locales, en ligne avec les priorités de son mandat.
Une longue histoire de promesses non tenues

Cependant, la MIBA traîne un lourd passif de promesses non concrétisées. Sous le régime de Mobutu, l’entreprise, jadis l’une des plus prospères du pays, a souffert d’une mauvaise gestion et d’un pillage systématique de ses ressources. L’absence d’investissements dans la modernisation des outils de production et la corruption ont contribué à son déclin.
Sous Joseph Kabila, plusieurs initiatives de réhabilitation ont été annoncées, mais elles n’ont jamais abouti. En 2015, des financements avaient été promis pour redynamiser l’entreprise, mais les fonds auraient été détournés ou mal utilisés. En conséquence, la MIBA a continué à s’enfoncer dans les dettes, avec des travailleurs non payés et une capacité de production quasi nulle.
Les échecs successifs de réhabilitation de la MIBA s’expliquent par plusieurs facteurs : La corruption endémique, avec des détournements de fonds destinés à la relance; Le manque de vision stratégique, avec des plans de relance mal structurés ou inadaptés aux réalités économiques et technologiques; L’instabilité politique, qui a empêché des investissements étrangers durables; Le déclin des infrastructures de l’entreprise, rendant la production impossible sans un effort financier massif.

La relance effective de la MIBA pourrait transformer la région. Avec une population largement dépendante de cette entreprise, un redémarrage pourrait créer des milliers d’emplois directs et indirects, stimuler les PME locales, et générer des revenus fiscaux pour la province. De plus, elle contribuerait à redorer l’image de Mbuji-Mayi comme pôle économique majeur du pays.
Félix Tshisekedi a insisté sur la nécessité de tirer des leçons du passé pour garantir le succès de cette relance. Il a appelé à une gestion transparente et responsable, ainsi qu’à l’implication des communautés locales dans la gestion des retombées économiques.

Le discours du Président a ravivé l’espoir dans une région qui a longtemps souffert de marginalisation et d’un sous-développement chronique. Si cette relance se concrétise, elle pourrait marquer un tournant décisif pour le Kasaï Oriental et offrir une base solide pour un développement inclusif et durable.
La rédaction de b-onetv.cd