La décision récente de l’Union européenne (UE) d’interdire le cacao congolais sur son marché a suscité des réactions vives en République démocratique du Congo (RDC). Face à cet enjeu majeur pour l’économie nationale, le Gouvernement congolais, à travers le ministère du Commerce extérieur, a annoncé une série de mesures stratégiques pour répondre aux préoccupations européennes tout en renforçant les capacités locales.
L’interdiction de l’UE repose principalement sur des préoccupations liées aux normes environnementales et sociales, notamment la traçabilité, les impacts de la déforestation, ainsi que les conditions de travail dans les plantations. Cette décision met en péril une filière qui emploie des milliers de Congolais et représente une source importante de devises pour le pays.
En réponse à cette situation, le Gouvernement congolais a adopté une approche proactive et stratégique :
Dialogue tripartite avec l’UE : Un cadre de concertation réunissant la MONUSCO, l’UE et le Gouvernement congolais sera initié pour harmoniser les positions et proposer des solutions adaptées aux exigences internationales.
Renforcement des capacités nationales : Certification locale : L’ONATRA (Office National des Transports) et l’OCC (Office Congolais de Contrôle) seront renforcés afin de garantir des certifications conformes aux standards internationaux.
Délimitation des zones agricoles : Une typologie des zones agricoles sera élaborée pour identifier les régions sensibles à ne pas exploiter, en ligne avec les exigences environnementales.
- Développement des infrastructures agricoles :
L’initiative du corridor Kinshasa-Kivu sera renforcée pour structurer et dynamiser les zones agricoles stratégiques.
Les zones économiques spéciales seront intensifiées pour stimuler la transformation locale des matières premières et réduire la dépendance aux exportations brutes.
Diversification des marchés : Pour réduire la dépendance vis-à-vis du marché européen, le Gouvernement explorera de nouveaux partenariats commerciaux avec d’autres régions du monde.
Création d’une bourse congolaise des matières premières : Ce projet ambitieux vise à structurer les échanges des produits agricoles congolais, assurer une meilleure valorisation des récoltes et attirer des investisseurs.
- Renforcement des collaborations avec l’UE : Malgré la situation actuelle, le Gouvernement entend maintenir un dialogue constructif avec l’Union européenne pour restaurer la confiance et rétablir les exportations.
Perspectives pour la filière Café-Cacao
Ces mesures témoignent de l’engagement du Gouvernement à sauvegarder une filière vitale pour l’économie congolaise tout en répondant aux attentes internationales. En renforçant la traçabilité, en adoptant des pratiques durables et en diversifiant ses partenaires commerciaux, la RDC aspire à redonner un nouveau souffle à son secteur Café-Cacao.
Cependant, ces ambitions nécessitent un soutien technique et financier significatif, ainsi qu’une collaboration étroite entre les acteurs publics et privés. Avec ces dispositions, le pays se positionne pour transformer cette crise en opportunité, tout en consolidant son rôle dans le commerce mondial des matières premières agricoles.
La rédaction de b-onetv.cd