La ville de Goma est une fois de plus au cœur d’une tragédie humaine et sécuritaire. Les récentes violences ont fait au moins 17 morts et plus de 370 blessés, selon des informations transmises par plusieurs hôpitaux et relayées par l’Agence France-Presse (AFP). L’ONU, lors d’un point presse, a dressé un tableau alarmant : les hôpitaux de la ville sont débordés, et des corps jonchent les rues. La suspension de l’aide humanitaire aggrave une situation déjà critique dans cette région marquée par des décennies d’instabilité et de souffrance.
Goma, ville de près d’un million d’habitants et abritant autant de déplacés internes, illustre la profondeur de la crise humanitaire dans l’est de la RDC. Les structures sanitaires locales, déjà fragiles, sont complètement submergées face à l’afflux de blessés. Cette saturation révèle le manque criant de ressources médicales et d’infrastructures adaptées pour faire face à une telle urgence.
Par ailleurs, l’arrêt de la distribution de l’aide alimentaire, annoncé par les agences onusiennes, met des milliers de vies en péril. Pour les déplacés, dépendants de cette assistance pour leur survie, cette interruption risque de provoquer une aggravation de la malnutrition et d’autres crises sanitaires.
Cette région, qui fait face à des conflits armés depuis plus de deux décennies, est devenue un terrain fertile pour des groupes armés locaux et étrangers. La situation actuelle n’est pas un événement isolé mais s’inscrit dans un contexte de violences structurelles alimentées par des rivalités ethniques, la compétition pour le contrôle des ressources naturelles, et des tensions transfrontalières, notamment avec le Rwanda.
Malgré la présence de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et les efforts des forces armées congolaises (FARDC), les attaques sur les civils restent fréquentes, exacerbant le sentiment d’abandon parmi les populations locales.
La gravité de la situation exige une réponse urgente et coordonnée. Au niveau international, les Nations-Unies doivent renforcer leur soutien logistique et financier pour permettre une reprise rapide des opérations humanitaires. La sécurité des corridors humanitaires doit être une priorité afin de garantir un accès aux populations en détresse.
Sur le plan régional, des efforts diplomatiques doivent être intensifiés pour désamorcer les tensions transfrontalières et éradiquer les réseaux soutenant les groupes armés. Les initiatives en cours, telles que le processus de Nairobi ou les efforts de médiation de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC), doivent être accélérées et assorties de résultats concrets.
Le gouvernement congolais, sous la présidence de Félix Tshisekedi, est appelé à renforcer la sécurité dans la région et à redoubler d’efforts pour coordonner les réponses humanitaires. La crise de Goma pourrait également servir de catalyseur pour réformer les institutions sécuritaires et renforcer la présence de l’État dans l’est du pays.
La tragédie qui frappe Goma est le symptôme d’une crise plus profonde qui appelle une mobilisation accrue de tous les acteurs concernés. Alors que les violences continuent de faire des victimes, il est impératif d’agir rapidement pour sauver des vies, stabiliser la région, et offrir une lueur d’espoir à une population qui endure depuis trop longtemps. La RDC ne peut pas affronter seule cette crise ; une solidarité régionale et internationale est plus urgente que jamais.
La rédaction de b-onetv.cd