La situation économique à Goma et Bukavu s’aggrave alors que les affrontements entre les FARDC et les rebelles du M23 continuent de secouer l’Est de la République Démocratique du Congo. Face à l’insécurité croissante, les principales banques opérant dans ces villes ont suspendu leurs activités, laissant la population et les entreprises dans une impasse financière critique.
La fermeture des banques a entraîné une pénurie de liquidités, compliquant les transactions commerciales et le paiement des salaires. Les habitants, privés d’accès à leur argent, peinent à subvenir à leurs besoins essentiels, tandis que les entreprises locales peinent à fonctionner sans fonds. « Nous ne pouvons plus retirer d’argent ni effectuer de paiements. Tout est bloqué, et les prix des produits de première nécessité commencent déjà à flamber », témoigne Jean, commerçant au marché central de Goma.
Les institutions bancaires, craignant pour la sécurité de leurs employés et de leurs infrastructures, n’ont donné aucune indication sur la reprise de leurs activités. Certaines agences, notamment celles situées à proximité des zones de combats, ont été évacuées.
Le secteur informel, qui repose en grande partie sur les transactions en espèces, est particulièrement touché. De nombreux petits commerçants ont dû suspendre leurs activités, faute de pouvoir se réapprovisionner. Les entreprises locales, y compris celles opérant dans l’import-export et le transport, sont confrontées à des difficultés majeures. « Nos fournisseurs demandent des paiements immédiats, mais sans accès aux banques, nous ne pouvons rien faire », déplore un entrepreneur de Bukavu.
En plus de la crise financière, l’insécurité continue d’alimenter un climat de peur. De nombreux habitants tentent de quitter les zones à risque, mais les restrictions de déplacement et les affrontements en cours compliquent les évacuations. Le gouvernement congolais n’a pas encore annoncé de mesures spécifiques pour remédier à cette crise économique. Toutefois, des appels se multiplient pour une intervention rapide afin d’éviter un effondrement total de l’économie locale.
Alors que la situation sécuritaire reste incertaine, la population de Goma et Bukavu attend avec anxiété une solution pour retrouver un accès à leurs finances. Si les hostilités persistent, les conséquences économiques pourraient être dévastatrices pour la région et accentuer encore la crise humanitaire en cours.
En attendant, c’est un véritable bras de fer qui se joue entre la nécessité de sécuriser les institutions financières et l’urgence de redonner un souffle économique à des villes déjà fortement éprouvées par la guerre.
Junior Kulele