L’Université Pédagogique Nationale (UPN) s’inscrit à nouveau dans le tourbillon des revendications syndicales. Lors d’une assemblée générale ordinaire tenue le vendredi 6 décembre 2024, l’Association des Cadres Scientifiques (ACS) de l’UPN, sous la présidence du Chef de Travaux Christian Andinga Nongo, a annoncé une grève sèche à partir du lundi 9 décembre. Cette décision marque une escalade dans le mouvement de protestation qui secoue le secteur de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) en République Démocratique du Congo.
Au cours de cette réunion, Christian Andinga Nongo a exhorté l’ensemble de la communauté scientifique de l’UPN à respecter cet appel à la grève. Cette mobilisation s’inscrit dans la lignée des actions initiées par le Réseau des Associations des Professeurs des Universités et Instituts Supérieurs (RAPUICO), qui avait tenu sa propre assemblée générale dans les mêmes locaux un jour plus tôt.
L’ACS-UPN souligne que cette grève vise à dénoncer le non-respect de l’Accord de Bibwa 2, un pacte conclu entre le gouvernement et les enseignants des établissements de l’ESU. Cet accord, qui devait répondre aux revendications salariales et professionnelles des enseignants, est aujourd’hui considéré comme une promesse non tenue, provoquant une grogne généralisée dans le secteur.
Le non-respect de l’Accord de Bibwa 2 a ravivé les tensions entre les syndicats du secteur académique et le gouvernement. Cet accord prévoyait notamment des améliorations significatives des conditions de travail et des rémunérations des enseignants, ainsi qu’une modernisation des infrastructures universitaires. Cependant, l’inaction perçue des autorités a suscité une vague de mécontentement, entraînant des appels à la grève sur toute l’étendue du territoire national. L’ACS-UPN, en se joignant à cette mobilisation, amplifie la portée du mouvement. Avec son appel à la grève, elle renforce l’unité des acteurs académiques de l’ESU dans leur lutte pour une meilleure reconnaissance de leurs droits et de leurs efforts.
Comme dans tout mouvement de grève, les étudiants se retrouvent au cœur des conséquences. Les cours et les activités académiques risquent d’être perturbés de manière prolongée, accentuant les retards dans les programmes et compromettant le calendrier académique. Ces grèves successives mettent en exergue les failles structurelles du système éducatif congolais et soulèvent des interrogations sur la capacité des parties prenantes à trouver une solution durable.
Face à cette situation, il devient impératif pour le gouvernement et les syndicats de reprendre les négociations. Les enseignants réclament des solutions concrètes et immédiates, tandis que les autorités doivent démontrer une volonté sincère de répondre aux préoccupations du secteur.
La grève sèche décrétée par l’ACS-UPN marque un nouveau chapitre dans la crise de l’ESU en RDC. Elle reflète non seulement le désespoir des enseignants, mais aussi l’urgence d’une réforme globale pour restaurer la confiance et garantir un avenir prometteur aux générations futures.