Le Président Félix Tshisekedi a profité de son discours sur l’état de la Nation pour dénoncer une situation grave affectant l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Il a accusé le Rwanda de mettre en œuvre une stratégie visant à dépeupler certains territoires congolais stratégiques pour les repeupler avec des populations étrangères, exacerbant une crise humanitaire déjà marquée par le déplacement de plus de 7 millions de personnes.
Dans son discours, Félix Tshisekedi a mis en garde contre les implications de ce phénomène sur la souveraineté nationale, l’équilibre démographique et la cohésion sociale. Il a également salué les efforts des Forces armées congolaises (FARDC), des résistants Wazalendo, des forces partenaires et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) via sa mission SAMIRDC. Il a remercié le Président angolais João Lourenço pour son rôle de médiateur dans le processus de paix de Luanda, tout en rendant hommage aux nombreuses victimes du conflit.
Le Chef de l’État a abordé la question de l’état de siège en vigueur dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu depuis 2021. Il a annoncé avoir chargé la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, d’évaluer les décisions prises l’année dernière pour alléger cet état de siège. Les résultats de cette évaluation détermineront les prochaines étapes pour une transition progressive vers une gestion civile renforcée.
Dans le cadre des efforts pour résoudre la crise avec le M23, groupe armé soutenu par Kigali, Félix Tshisekedi a annoncé un prochain sommet avec le Président rwandais Paul Kagame. Ce dialogue, sous l’égide de João Lourenço, vise à trouver une issue politique aux tensions entre les deux pays.Ce discours souligne l’urgence d’une réponse coordonnée à la crise dans l’Est de la RDC, qui continue d’avoir des répercussions humanitaires, sécuritaires et politiques majeures.
Emille Kayomba