Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a marqué un grand coup médiatique en accordant une interview exclusive à Bret Baier, l’une des figures les plus redoutées du journalisme américain. Cette interview, diffusée mercredi à 18h25 heure de Washington (23h25 à Kinshasa) sur Fox News, la première chaîne d’info américaine proche de Donald Trump, a été l’occasion pour le chef de l’État congolais de frapper fort sur plusieurs dossiers stratégiques.
Face à Bret Baier, Félix Tshisekedi a lancé une offensive diplomatique sans précédent, mettant en avant l’idée d’un deal basé sur les minerais en échange d’un soutien militaire renforcé pour la RDC. L’objectif : éradiquer l’insécurité à l’Est du pays et obtenir des sanctions fortes et permanentes contre les agresseurs, notamment le Rwanda.
« L’instabilité actuelle rend impossible l’attraction des investisseurs. Si nous voulons développer notre pays, nous devons d’abord stopper l’agression du Rwanda et mettre fin à l’insécurité », a déclaré Tshisekedi, appelant Washington à adopter une position plus ferme contre le régime de Paul Kagame.
Interrogé sur les relations entre Kinshasa et Pékin, Tshisekedi a tenu à clarifier sa position. Si la Chine reste un partenaire stratégique, la RDC veut aussi un accord solide avec les États-Unis pour accélérer son développement. « Nous ne voulons pas être enfermés dans un seul partenariat. Nous avons besoin d’un accord fort avec Washington pour accroître la vitesse du développement et garantir le bien-être de notre peuple », a-t-il affirmé. Ce message semble être une main tendue aux États-Unis, notamment dans la bataille pour les minerais stratégiques essentiels aux industries technologiques et militaires.
Bret Baier a introduit l’entretien en rappelant l’immense potentiel en ressources naturelles de la RDC et la nécessité pour les Américains de s’y intéresser davantage. Tshisekedi a saisi l’occasion pour prôner un partenariat équitable, insistant sur le fait que les richesses du pays ne seront pas bradées. « Nous avons ce dont la Silicon Valley et d’autres industries ont besoin. Mais nous voulons un partage équitable des richesses pour développer notre pays », a-t-il martelé.
En mettant la pression sur Washington, Pékin et Kigali, Félix Tshisekedi a démontré sa volonté d’engager la RDC dans une diplomatie proactive et de sécuriser un avenir plus stable et prospère pour son peuple. Cette interview, diffusée sur une plateforme influente, pourrait bien rebattre les cartes dans les discussions sur l’avenir économique et sécuritaire du Congo.
Junior Kulele