Le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) tire la sonnette d’alarme. Dans son rapport publié le lundi 21 avril 2025, il révèle une nette recrudescence des violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) en République Démocratique du Congo, avec une augmentation de 152 % des cas documentés en février par rapport au mois précédent. Sur les 48 incidents de violences sexuelles répertoriés en février, 110 victimes ont été enregistrées – majoritairement des femmes et des filles.
Fait particulièrement préoccupant : les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), censées assurer la protection de la population, sont identifiées comme les principaux auteurs de ces abus, avec 38 victimes à leur actif (27 femmes, 10 filles et un homme).
La province de l’Ituri s’illustre tristement comme l’épicentre de cette vague de violences, avec 44 victimes (33 femmes et 11 filles). Elle est suivie du Nord-Kivu (30 femmes, 11 filles et un homme), puis du Sud-Kivu (16 femmes et huit filles), toutes trois situées dans l’est du pays, en proie à une insécurité chronique alimentée par des groupes armés et des tensions intercommunautaires.
Le rapport attribue l’aggravation de la situation à la poursuite des offensives du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, qui ont provoqué un climat de violence et d’impunité croissants. Aux côtés des FARDC, des groupes armés non-étatiques sont également pointés du doigt. La milice CODECO est ainsi tenue pour responsable d’actes de violence sexuelle à l’encontre de 38 victimes (32 femmes et six filles) en Ituri. Le M23, associé aux Forces de défense du Rwanda (RDF), est accusé d’avoir commis des violences sexuelles sur 19 personnes (11 femmes et huit filles) dans les deux Kivu.
Cette nouvelle vague de violences sexuelles, dans un contexte de conflit persistant, illustre une fois de plus les graves défis en matière de respect des droits humains en RDC. Le BCNUDH appelle les autorités congolaises à renforcer les mécanismes de prévention, à lutter contre l’impunité et à assurer la protection des civils, en particulier des femmes et des enfants, souvent premières victimes de ces abus.
La rédaction de b-onetv.cd