En République démocratique du Congo, Jean-Marc Kabund, ancien bras droit de Félix Tshisekedi, a annoncé ce lundi sur RFI sa candidature à la prochaine présidentielle de 2028. C’est sa première prise de parole à la radio depuis sa sortie de prison le 21 février dernier. Opposant déclaré au régime en place, il se positionne comme une alternative et rejette toute idée de rapprochement avec son ancien allié.
Jean-Marc Kabund a longtemps été une figure clé du pouvoir congolais. Ancien président par intérim de l’UDPS, le parti au pouvoir, il a été un acteur central dans l’ascension de Félix Tshisekedi à la présidence. Cependant, la rupture entre les deux hommes en 2022 l’a conduit à la prison, où il a passé plus d’un an. Désormais libre, il rejette tout compromis avec l’actuel chef de l’État. « Je ne suis ni preneur ni demandeur », affirme-t-il fermement, précisant que « ma libération ne peut pas faire l’objet d’un marchandage politique. »
Alors que le gouvernement Tshisekedi envisage un gouvernement d’union nationale, Jean-Marc Kabund s’y oppose catégoriquement : « Le gouvernement d’union nationale ne résoudra rien du tout. »
Sur la situation sécuritaire, il dénonce l’agression rwandaise à l’Est du pays et fustige l’inaction face à l’avancée du M23 : « L’avancée du M23 est inacceptable. Tout le monde doit demander au Rwanda de retirer ses troupes. »
L’opposant s’est également exprimé sur Corneille Nangaa, ancien président de la CENI et figure désormais controversée, qui a récemment pris position aux côtés de groupes armés. « Si j’avais l’occasion d’avoir ses contacts, je l’appellerais et je lui parlerais. » « Je lui dirais que ce qu’il est en train de faire, on l’a déjà vécu avec Mzee [Laurent-Désiré Kabila], et on connaît les conséquences. »
Sur une possible collaboration avec Joseph Kabila, l’ancien président congolais, Jean-Marc Kabund se montre ouvert : « C’est un acteur politique important de notre pays, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas être en contact avec lui. »
Kabund ne ferme pas la porte à une alliance avec d’autres figures de l’opposition, notamment Martin Fayulu. Selon lui, « le régime Tshisekedi est finissant et doit laisser la place dès 2028.« Interrogé sur sa propre candidature, il répond sans hésitation : « Bien sûr ! » « Nous avons suffisamment acquis de l’expérience qui peut nous permettre de bien gérer ce pays. »
Avec cette annonce, Jean-Marc Kabund se place déjà en challenger pour l’élection présidentielle de 2028. Reste à savoir s’il pourra rassembler une opposition fragmentée et convaincre les Congolais de lui accorder leur confiance.
Source Rfi