Plongé dans des déboires politiques et judiciaires Jean-Marc Kabund en saura un peu plus d’avantages sur comment nager dans les profondeurs pour atteindre la surface pour sa survie. Il devra réellement expérimenter son sobriquet de maître nageur pour sortir la tête de l’eau trouble et profonde qui tente de l’engloutir. Il le savait sans doute, faire l’opposition politique dans le contexte congolais est une rude épreuve. « Ainsi s’ouvre une nouvelle page de l’histoire, qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures.. » Avait tweeté l’ex président ad intérim de l’udps en démissionnant de son poste de 1er vice président de l’Assemblée nationale. Meme s’il semblait s’être préparer à cet affront, ce revers de médaille n’est pas facile à digerer pour lui ou pour n’importe quelle personne qui dans un passé très récent était un ogre, la politique a parfois un dynamisme qui tourne à 180 degré.
Il devra s’adapter très rapidement au jeu politique. Dans l’opposition contre le pouvoir Tshisekedi, il agit déjà comme s’il était là depuis des lustres, des audiences successives avec des personnalités de l’opposition, il essaie de colmater les brèches dans une opposition chancelante, lezardée depuis l’entrée du FC en son sein. L’opposition n’avait plus des profils qui pouvaient inquiéter, il la faudrait cette intelligence adaptative pour faire bloc. Et voici désormais Jean Marc Kabund, avant tout il devra se défaire des ennuis judiciaires qui le hante. Mais jusqu’où ira la justice congolaise dans cette affaire l’opposant à l’homme politique responsable du parti alliance pour le changement nouvellement créé.
Après sa sortie truffée des diatribes au pouvoir en place qualifiés d’offenses à la personne du Chef de l’Etat, une décision radicale a été prise par le procureur général de la République soumettre Jean Marc Kabund à un interrogatoire, c’est l’amorce d’une instruction judiciaire qu’on ose du regard mesurer la nuit, le début on l’a vu mais la fin est loin d’être visible. D’abord une première audition de longues heures où Jean Marc Kabund explique et réexplique les contours de son discours, il remet même les papiers reprenants ces verbes, pour lui c’est une annonce très claire, il a des preuves au moment x il saura les brandir.
Le procureur de la République a décidé de le rappeler pour une deuxième audition malheureusement le dîner ne sera pas servi. En cause? Le calendrier de la magistrature, absence du procureur dûe au changement opéré récemment dans l’appareil judiciaire, plus utile pour instruire un dossier qui apparaît comme un règlement des comptes familial. l’Assemblée nationale a tenté par deux fois d’inviter Jean Marc Kabund pour une audition sur la question de l’autorisation de poursuite et de levée des immunités comme l’exige le règlement d’ordre intérieur de la chambre basse mais l’homme est resté de marbre, refus catégorique de répondre à l’invitation du bureau de la chambre basse du parlement.
A la place c’est une bataille vi des correspondances : « Je ne saurais accompagner le bureau de l’Assemblée nationale de la 3ième legislature dans une forfaiture qui s’apparente à une messe noire déjà dite consistant à me museler et à violer de manière spectaculaire mes droits en tant qu’élu du peuple ». l’ont peut lire dans un document de ce 07 août faisant office de réponse à l’invitation du président Christophe Mboso.
Il ‘ajoute : « Qu’en tant qu’organe de l’Assemblée nationale appelé à protéger les droits et libertés des députés nationaux, le bureau ne devra pas statuer précipitamment sur la démarche d’autorisation des poursuites et de levée des immunités aussi longtemps que l’instruction judiciaire est en cours. Il est habilité à repousser cette demande ».
Jean Marc Kabund est revenu ce 9 Août pour une autre audition, celle qui présageait être la plus décisive et les faits l’ont attesté. Au bureau du procureur général de la République, l’audition a eu lieu quelques heures et le cours des évènements a pris une autre tournure. Au sortir de l’audition, visage grave, mains levées en signe de victoire. Jean Marc Kabund sort sous le coup d’un mandat d’arrêt provisoire, une procédure que condamne sa défense.
«La procédure demande à ce que l’instruction du parquet se termine et puis on l’invite à l’Assemblée nationale. Mais ils n’ont pas respecté la procédure, aujourd’hui après l’audition ils l’ont placé sous mandat provisoire malgré ses immunités » a dénoncé Me Henriette Bongwalanga, avocate de Kabund.
A cet instant, plusieurs pensent que le rêve de présidentielle s’effondre pour le chef de file du parti politique Alliance pour le changement entouré par des policiers qui le conduisent à une voiture, il est ensuite transféré à la prison de Makala. Une image choc, peu classique mais devenue courante en Rdc, voir des hommes politiques quitter le fauteuil du pouvoir et s’installer dans une cellule de prison, la politique est cruelle, elle mange parfois ses propres enfants. De toutes evidences en politique tout est possible, du pouvoir à la prison, de la prison au pouvoir, toutes les assertions sont plausibles
Jean Marc Kabund qui naviguait encore il y’a quelques heures sur le vide de la liberté devra attendre l’issue de son instruction en prison loin des fanfares de ses acolytes. Ce feuilleton judiciaire très médiatisé, arrive alors qu’il ne reste qu’une année pour l’organisation des élections générales.
La Rédaction